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Quand les jeunes des quartiers font leur cinéma

Culture

Terminé

À Meaux (77), le Festival national de courts métrages "Projection courte" fait le pari – réussi – d’un septième art ouvert à tous.

Depuis 2001, l’association qui rassemble des artistes professionnels et amateurs œuvre à rendre tous les domaines de l’art accessibles à celles et ceux qui n’ont ni les moyens, ni les réseaux requis pour s’y exprimer.

Quelques chiffres…

40 films sélectionnés

350 participants

30K budget global du projet

Le projet

Pourquoi ?

Comme dans beaucoup d’autres villes, les quartiers prioritaires de Meaux sont riches de talents divers, mais qui souvent s’étiolent faute de pouvoir s’exporter et se faire connaître.

Comment ?

Organisé par l’association News-Arts, le festival Projection courte donne à des jeunes cinéastes ou vidéastes la chance de se confronter au regard du public.

Quel dispositif ?

Arts plastiques, musique, danse, art déco, arts de la scène, sans oublier le septième art : les propositions foisonnent, sous forme d’ateliers, d’expositions, de concerts, de rencontres, ou encore de festivals tel que Projection Courte, créé il y a plus de dix ans pour susciter des vocations chez les jeunes, scolarisés ou non, et notamment ceux des quartiers dits « sensibles ». Un festival de courts métrages parmi beaucoup d’autres en France, qui se distingue pourtant sous plusieurs aspects. Par ses participants et son public d’abord : Projection courte se veut un lieu de rencontre et de partage entre professionnels et amateurs passionnés, mais aussi entre des populations qui se côtoient rarement. Par sa dimension formatrice, ensuite : des ateliers vidéo ouverts à tous sont organisés dans le cadre du festival, ainsi qu’un forum des métiers de l’audiovisuel dans le but de susciter des vocations. Et enfin par son jury, représentatif de la population dans sa diversité, sans rien céder aux exigences de qualité du festival.

Résultats et impact

Aux côtés d’une quinzaine d’autres partenaires, la fondation Transdev s’est associée à la 4ème édition de Projection Courte, qui s’est tenue du 16 au 18 mai sur le thème « Connecté » (le monde de demain sous le signe du numérique).

L’inscription était gratuite pour les compétiteurs à partir de 18 ans, le festival étant ouvert à tout type de court métrage, documentaire ou fiction, à l’exclusion des films à caractère pornographique, politique, publicitaire, religieux ou ultraviolent. Sur 432 films reçus après appel à candidature, une quarantaine ont été sélectionnées, dont 20 dans le cadre de la compétition, et diffusés dans deux salles à Meaux et à Paris. Le court métrage Acteurs de sa vie fait partie des œuvres primées. Réalisé et joué par des jeunes du quartier Beauval, ce film est l’aboutissement d’un projet né dans un atelier vidéo. Après Projection courte, il a été sélectionné pour concourir au printemps 2018 à des festivals majeurs à Cannes (Festival International du Film Panafricain, Short Film Corner), Nice (Nice International Film) et Paris (Paris Short Film Festival).

Pourquoi la mobilité sociale ?

Gildas Kibouilou-Lino, Président de l’association

« Le festival a été créé par une bande de copains qui faisaient des films et s’étaient heurtés à la difficulté de pouvoir les montrer dans les festivals. D’où l’idée d’organiser notre propre événement. Depuis six ans je travaille comme réalisateur, et j’ai la satisfaction de voir que nous semons d’autres graines : à l’issue du festival certains jeunes se lancent dans des projets de films, d’autres s’inscrivent à des castings ou essaient d’intégrer une école de cinéma. »

Fatima Diallo, Responsable Etudes et Développement, Transdev Pôle Ile-de-France Est

« Le cinéma reste aujourd’hui perçu comme un art élitiste, même si le numérique a permis une certaine ouverture. Les talents comme les vocations existent dans les quartiers. Le festival permet de les révéler, en offrant une belle vitrine à des jeunes qui, en temps normal, auraient eu le plus grand mal à faire émerger leurs projets. »

Sory Kanté, bénéficiaire du dispositif

« Dans le titre de notre film, la faute d’orthographe est volontaire. C’est une fiction, une comédie sociale écrite, jouée et réalisée par des potes, qui casse les images négatives associées aux quartiers. Nous y avons travaillé pendant deux ans sans avoir au départ de formation au cinéma. C’est une grande fierté de voir l’ampleur d’un succès auquel nous ne nous attendions pas ! »

Pour aller plus loin…

New-Arts

91 Avenue du maréchal Foch
77100 Meaux
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