Au cours de l’année scolaire 2014-2015, des collégiens de Montpellier issus principalement de l’immigration se sont confrontés à la mémoire vive de la guerre et de la Shoah.
L’année précédente, des élèves de 3ᵉ du collège Les Escholiers de la Mosson, établissement situé dans un quartier populaire de Montpellier, avaient travaillé sur l’histoire des immigrés de la première génération, les Chibanis.
Quelques chiffres…
19 élèves dans le groupe projet
1 bande dessinée
2 voyages sur des lieux de mémoire
Le projet
Résultats et impact
Le travail de recherche a débouché notamment sur la production d’une bande dessinée inspirée de faits réels, Libérée, conçue et réalisée par les collégiens avec l’aide de l’équipe éducative et d’un artiste peintre de l’association Kaïna, implantée dans le quartier.
Cette BD a reçu le 1er prix départemental du concours dont le thème était en 2015 « La libération des camps nazis, le retour des déportés et la découverte de l’univers concentrationnaire ». Des voyages ont ensuite été organisés, pour visiter en avril le mémorial de Drancy près de Paris, puis en mai le camp de concentration de Natzwiller-Struthof en Alsace. Un documentaire réalisé avec l’association Kaïna relate la préparation de ces voyages, financés grâce au prix remporté par les élèves et l’apport de la Fondation Transdev.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Le thème historique de la Shoah a motivé nos élèves-auteurs qui ont donné de leur temps bien au-delà de leurs heures de cours. Nous avons pu aussi constater qu’ils en savaient très peu sur le sujet. Les leçons d’histoire de CM2 étaient déjà bien loin. La mémoire doit s’entretenir, en particulier à propos des périodes sombres de notre histoire : les étudier est l’occasion de réaffirmer nos valeurs humanistes. »
« La visite du camp de concentration le Struthof a été un moment très éprouvant, c’est la preuve concrète de la barbarie humaine. Le travail que nous avions accompli mes camarades et moi pour la réalisation de la bande dessinée « Libérée » nous a certainement aidé à supporter le choc. »
« L’équipe éducative du collège met tout en œuvre, dans des conditions souvent difficiles, pour ouvrir aux jeunes un horizon qui dépasse les limites de leur quartier. Cela fait maintenant plus de 18 ans que je fais moi-même de la prévention dans ce quartier dit « sensible », et je suis admiratif de l’énergie extraordinaire déployée par ces hommes et ces femmes. Personnellement, cela m’aide à donner du sens à mon travail. »