En 2020 et 2021, la compagnie TAM, soutenue par la Fondation Transdev, a animé des ateliers hebdomadaires de danse avec les patients et les soignants du centre hospitalier de l'Est Francilien à Coulommiers (Seine-et-Marne).
Des premiers pas sous le regard des autres jusqu’aux restitutions publiques à l’occasion d’événements culturels régionaux, les bénéficiaires ont vécu une expérience collective inédite et émancipatrice à la rencontre d’eux-mêmes et du monde.
Quelques chiffres…
3h chaque semaine d’ateliers mixant danse, chant et arts plastique
30 Participants à la création chorégraphique
Le projet
Résultats et impact
Après un démarrage difficile pendant la crise sanitaire, qui a conduit à suspendre les répétitions et renvoyé les patients à leur isolement, les liens se sont renoués et le travail collectif ont pu reprendre avec un enthousiasme redoublé.
Au terme du parcours, pour les participants, les transformations ont été spectaculaires. Ils se sont reconnectés à leur corps, ont retrouvé une mobilité physique, réappris à communiquer sans peur et reprise confiance dans leur capacité d’agir avec les autres. La conviction d’avoir trouvé une « famille » en vivant cette expérience artistique partagée a réactivé le sentiment d’inclusion sociale. Les restitutions publiques en juin-juillet 2021 ont été le point d’orgue de ce processus de reconstruction physique et morale : sur scène dans le cadre du Festival de l’Histoire de l’art au château de Fontainebleau, puis lors du festival « Emmenez-moi » à Nemours et à la Commanderie des Templiers de Coulommiers, ils ont pris véritablement conscience de la valeur de leur travail et de leur existence aux yeux des autres. Les ateliers se poursuivant d’une année sur l’autre, le groupe s’est engagé en 2022 dans un projet encore plus ambitieux : la création d’une œuvre chorégraphique originale qui aura vocation à être diffusée dans les circuits de la danse professionnelle.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Les patients avec qui nous travaillons sont peut-être hors cadre, mais ils ont tous une façon d’appréhender le monde extrêmement sensible. Cela les rend très inspirants et très touchants. Lorsqu’ils lâchent prise grâce à la danse, ils s’autorisent à être ce qu’ils sont réellement, avec le corps qu’ils ont, sans s’excuser d’être des « malades ». D’habitude ils ont l’impression d’être transparents, là, ils existent au regard des autres. Surtout au moment des restitutions, ils deviennent quelqu’un qui compte. »
« Outre le soutien de la fondation, plusieurs de nos salariés ont participé aux répétitions et nous avons mis des cars à disposition de la compagnie pour le voyage jusqu’à Fontainebleau. Il y a dans cette relation une vraie réciprocité. Grâce à la danse les patients arrivent à se reconstruire, à changer le regard qu’ils ont sur eux-mêmes et à avancer. Ça les porte et ça leur apporte énormément. Et nous avançons en même temps qu’eux ! C’est aussi notre regard sur nous-mêmes et sur les autres qui s’en trouve bouleversé. »
« Je participe aux ateliers de danse depuis plusieurs années. Avec les autres patients, les soignants, les artistes, j’ai trouvé une famille que je n’avais pas chez moi. À partir du moment où vous êtes dans un milieu de malades, on vous rejette de votre vie. Ici ce n’est pas le cas. Quand je danse, je n’ai plus du tout l’impression d’être dans la maladie. Cela m’apporte une joie incroyable et je n’ai plus peur d’aller vers les autres. Tout s’est débloqué… »