À Vitrolles, dans le cadre d'ateliers animés par l'association Vie d'Artistes, des enfants et adolescents issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville participent à l’éco-conception des décors du festival de musiques actuelles Jardin Sonore.
Il n’est pas si fréquent qu’un festival de musique et son organisation travaillent avec des acteurs sociaux pour toucher les publics en situation de fragilité. C’est le cas à Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, où chaque été depuis 2018, le festival de musiques actuelles Jardin Sonore, organisé par Village 42 en partenariat avec la Ville, propose à son public quatre jours de scène live et de fête dans le cadre majestueux du Domaine de Fontblanche.
Quelques chiffres
14K festivaliers présents au Jardin Sonore 2019
30 participants aux ateliers de la Recyclerie Créative
Le projet
Résultats et impacts
Les ateliers de la Recyclerie Créative amènent de façon ludique les jeunes participants à prendre conscience de la nécessité de changer les comportements quotidiens face aux enjeux environnementaux et à la question des déchets.
En récupérant des matériaux pour les transformer en élément de décors uniques, ils s’initient en même temps à une pratique artistique et, par ce biais, s’ouvrent un accès à tout un champ culturel qui devient pour eux un espace de possibles. La démarche mise en œuvre par l’artiste de l’association La Nouvelle Mine, chargée d’animer les ateliers, favorise le développement chez les bénéficiaires de la confiance en soi, de l’autonomie et du sens du travail collectif tout en leur permettant d’acquérir de réelles compétences techniques. Enfin, ils sont valorisés par l’intégration de leurs créations sur le site du festival.
Après une première année compliquée, l’association a reconduit l’initiative en vue de l’édition 2022 du Jardin Sonore, en comptant bien la mener comme elle l’avait d’abord imaginé : avec un travail en ateliers étalé sur plusieurs mois en amont, débouchant sur la réalisation d’un décor pérenne qui pourra rester sur le site. En projet également : la création d’un spectacle participatif avec les centres sociaux, présenté au pied des immeubles en clôture du festival, ainsi que la mise en place d’un partenariat avec le festival d’Art lyrique d’Aix-en-Provence qui dispose d’ateliers professionnels de conception de décor et de scénographie.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Ce projet, comme bien d’autres dans le domaine culturel, a subi de plein fouet les impacts de la pandémie de Covid-19. Nous avons eu à cœur de ne pas relâcher notre soutien dans un contexte qui a donné encore plus de sens à l’action de l’association : il était en effet essentiel de maintenir ouverts des espaces de liberté et de créativité pour les enfants des quartiers populaires, où les confinements ont été particulièrement difficiles à vivre. »
« L’une de nos ambitions à travers cette initiative est de faire découvrir aux jeunes des quartiers les métiers de la conception-construction de décors et de la scénographie. Beaucoup ne les connaissent pas, ou s’ils savent qu’ils existent, ils pensent qu’ils ne sont pas faits pour eux. Nous essayons de leur transmettre l’idée que ces “métiers passion” leur sont accessibles à condition de s’en donner les moyens. »