Depuis sa création, parallèlement au travail de programmation cinématographique qui constitue le cœur de son activité, l’Association du Festival international du film de La Rochelle, en Charente-Maritime, va à la rencontre des publics et en priorité de ceux que l’ont dits "éloignés" de la culture.
La Fondation Transdev l’a accompagnée en 2021-2022 dans la mise en œuvre d’ateliers de réalisation et d’un dispositif d’immersion qui ont permis à des jeunes des quartiers prioritaires de devenir acteurs du festival.
Quelques chiffres…
89K spectateurs du 1er au 10 juillet 2022 pour la 50ème édition du festival
4 quartiers prioritaires accueillent 22 % de la population de La Rochelle
Le projet
Résultats et impact
Un groupe de 9 jeunes suivis par la Mission locale s’est investi dans l’atelier de réalisation, à raison de 160 h de travail collectif étalées sur plusieurs mois en amont du festival, phases préparatoires inclus. La dimension « métier » a été ici au centre de la démarche.
Les cinéastes en herbe, encadrés par des professionnels, ont pu expérimenter de façon concrète le processus de création d’un film – repérages et écriture, mise en scène, lumière, son, etc. –, et participer à sa réalisation en tant qu’acteur et/ou technicien, devant ou derrière la caméra. Des adultes inscrits à des ateliers les années précédentes ont rejoint l’équipe, apportant par là une dimension intergénérationnelle. Parallèlement, les participants à l’atelier ont pu aiguiser leur regard sur les images et leur capacité à affirmer leur point de vue en suivant, au côté d’une dizaine d’étudiants en cinéma venus du monde entier, un cours de critique donné par un journaliste des Cahiers du cinéma. Tourné du 16 au 20 mai avec du matériel professionnel et sous la supervision de la réalisatrice Diane Sara Bouzgarrou, le court-métrage Le Lion est mort ce soir a été présenté au public début juillet 2022 dans le cadre du 50ème Fema.
Enfin, pendant l’événement, un autre groupe de 5 jeunes des quartiers intégrés au dispositif « Au cœur du festival » au même titre qu’une quarantaine de lycéens rochelais, se sont mis dans la peau de reporters de terrain pour réaliser des interviews, reportages et critiques de films diffusés sur les réseaux sociaux. Au terme du projet, les bénéficiaires ont été invités à prolonger leur expérience les années suivantes en participant à d’autres ateliers ou en tant que bénévoles pour le festival.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Cela fait plus de dix ans que nous organisons des ateliers accueillant des publics très divers. Avec la Mission locale nous avons décidé en 2021 de focaliser davantage notre démarche sur les jeunes des quartiers, durement éprouvés par la crise sanitaire. Il nous a paru essentiel de les aider à retrouver l’envie de s’ouvrir au monde – le cinéma étant un outil formidable pour cette ouverture. L’enjeu est double à nos yeux : il s’agit d’éduquer le regard de ces jeunes qui baignent constamment dans un flux d’images, en leur apprenant à les décrypter ; mais aussi de les amener à réaliser que les voies vers les métiers du cinéma et de l’audiovisuel peuvent aussi leur être ouvertes. »