Retour aux projets

Musiciens en herbe

Culture

En cours

A Grenoble, le Prunier Sauvage embarque des jeunes apprentis musiciens issus des quartiers populaires dans une aventure artistique et créative qui conjugue accès à la culture et éducation populaire.

Par sa capacité à « faire société », l’accès à la culture est un levier essentiel pour lutter contre les phénomènes de repli, les discriminations et les assignations sociales. C’est fort de cette conviction que l’équipe du Prunier Sauvage a ouvert fin 2011, à proximité immédiate du quartier Mistral, un lieu de vie artistique atypique qui croise les publics et les pratiques.

Quelques chiffres

27 jeunes artistes de 7 à 18 ans dont 23 issus du quartier Mistral

60% de filles

8 musiciens professionnels encadrants

Le projet

Pourquoi ?

Parmi les axes structurants du projet : une démarche ambitieuse d’éducation artistique tournée vers les enfants et adolescents des quartiers populaires. Tout au long de l’année, des espaces de découvertes, d’expression et de création leur sont proposés par le Prunier Sauvage et ses partenaires. Le développement du projet a conduit l’association à renouveler en 2019 une demande de subvention auprès de la Fondation Transdev.

Comment ?

En 2015, c’est déjà avec l’aide de la Fondation que l’Orchestre des enfants avait pu voir le jour. Grâce à un accompagnement sur trois ans autour d’une pratique instrumentale, 14 enfants de 8 à 12 ans du quartier Mistral ont pu apprendre la musique dans les meilleures conditions possibles, développer leur capital culturel et s’épanouir dans une pratique artistique collective. Face au succès de cette expérience, traduit par un afflux de demandes de participation émanant des familles, l’association a élargi son champ d’action en lançant en 2019 une nouvelle initiative : l’Académie Sauvage des Arts, qui permet à une trentaine de jeunes de 8 à 18 ans des quartiers environnants d’apprendre à jouer d’un instrument de musique tout en s’ouvrant à d’autres pratiques artistiques telles que le théâtre ou la danse. Le parcours de trois ans minimum, ponctué de stages, de rencontres avec des artistes, de découvertes de spectacles, débouche sur la mise en scène par le groupe de sa propre création.

L’engagement de la Fondation

L’équipe du Prunier sauvage poursuit un projet exigeant et audacieux qui élargit le champ des possibles en suscitant la rencontre entre l’univers de la création artistique et des jeunes a priori très éloignés de ce type de pratiques. Il ne s’agit pas seulement de leur ouvrir des portes, mais aussi de leur donner des clés en les invitant à se faire acteurs et sujets d’une parole culturelle et citoyenne. L’association, que la Fondation connaît bien pour l’avoir soutenue dès 2015, contribue par là à effacer les frontières sociales réelles ou fantasmées en créant de la mixité, du dialogue et de la co-construction avec les plus jeunes. La nouvelle dotation de 15 000 € allouée en 2019 a participé à financer l’achat d’instruments mis à la disposition des familles, ainsi que les frais de transports et de mise en scène du spectacle.

Résultats et impact

Le nombre croissant de demandes d’inscriptions émanant des familles du quartier en témoigne, les initiatives du Prunier Sauvage en matière d’éducation artistique répondent à un réel besoin, sur un territoire abandonné des politiques culturelles depuis des décennies.

Via l’apprentissage d’une pratique musicale sur des instruments – piano, saxo, violon, guitare, guitare, basse, batterie… – mis gracieusement à disposition des bénéficiaires, ces derniers élargissent leur univers social et s’épanouissent ensemble.  Cet impact concerne également leurs familles qui sont pleinement intégrées à la dynamique. Malgré un calendrier fortement perturbé par la crise sanitaire, le projet a pu être mené à son terme. À l’équipe de musiciens professionnels qui encadre les apprentissages s’est ajouté une compagnie théâtrale, Les Veilleurs, avec qui le groupe d’artistes en herbe a conçu de A à Z un spectacle sur un thème qu’il a choisi. Cette création mêlant théâtre et musique a fait l’objet d’une répétition générale en mai 2021 sur la scène du théâtre municipal de Grenoble, en vue d’une représentation publique reportée à février 2022. L’association porte aujourd’hui un nouveau projet très ambitieux, le Parc des Arts, qui capitalise sur toute l’expérience du Prunier sauvage pour créer un tiers lieu culturel autour des arts dans l’espace public et notamment les arts du cirque.

Pourquoi la mobilité sociale ?

Doriane Guillaud, assistante de direction Semitag, marraine de la Fondation Transdev

« J’ai découvert avec le Prunier Sauvage une équipe très engagée menée avec beaucoup de dynamisme par le responsable de l’association, qui est lui-même un enfant du quartier. Leur action porte ses fruits et c’est pour moi une vraie fierté de pouvoir les accompagner dans leur essor. »

Brahim Rajab, directeur du Prunier Sauvage

« Pour lutter contre la relégation sociale et géographique, il faut des lieux qui favorisent la circulation des personnes, les rencontres, le brassage. Le Prunier Sauvage a cette vocation : ce petit tiers-lieu plein d’usages, de l’éducation à la création, a un fort ancrage local, par l’attention particulière portée aux habitants du quartier voisin, en même temps qu’une volonté de rayonner auprès de tous les publics sur le territoire plus large de la métropole grenobloise. »

Pour aller plus loin…

Le Prunier Sauvage

63 rue Albert Reynier
BP2741 38100 Grenoble
infos@lepruniersauvage.com

Site internet