Au cœur de Saint-Denis (93), il est un lieu où les femmes migrantes frappées par le VIH trouvent refuge et des appuis pour reprendre leur vie en main...
D’après les données de l’Institut de veille sanitaire (InVS), parmi les quelque 6000 personnes qui découvrent chaque année leur séropositivité en France, 48 sont nées à l’étranger et 32 % d’entre elles sont des femmes. Une sur cinq a recours à l’aide alimentaire, plus de 40% n’ont pas de logement personnel et plus de la moitié sont sans profession. Des chiffres soulignent l’extrême précarité du public accompagné par Ikambere.
Quelques chiffres…
50 femmes accompagnées chaque année dans leur projet professionnel
75% de sorties positives vers l’emploi ou la formation
+30 femmes accueilles chaque jour
Le projet
Résultats et impact
En 2018 l’association a fait appel à la Fondation Transdev pour l’aider à renforcer et pérenniser ce dispositif d’accompagnement vers l’emploi.
La dotation a permis de financer la mise en place d’ateliers collectifs axés sur l’acquisition de compétences – techniques de recherche d’emploi active, apprentissage de la langue française à visée professionnelle, informatique… – et le développement de la confiance en soi, ainsi que le suivi individualisé de la mise en œuvre des projets professionnels assuré par une chargée d’insertion. Ce programme a connu une accélération en 2019, l’accent état mis sur la création de passerelles avec des entreprises classiques ou relevant de l’économie sociale et solidaire pour développer le réseau d’employeurs potentiels.
Ikambere prépare l’ouverture en Île-de-France d’un deuxième lieu d’accueil destiné aux femmes en grande précarité touchées par le VIH, mais aussi d’autres pathologies chroniques. À noter également, la publication d’un livre d’hommages et de témoignages* dont les droits d’auteur sont reversés à l’association.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« J’ai eu un énorme coup de cœur pour cette initiative. Parce qu’elle est totalement en phase avec la philosophie et les valeurs de la Fondation, et parce que sur le plan personnel, j’ai été profondément touchée par ces femmes qui, malgré des conditions de vie très précaires et cette pathologie très lourde, parviennent à s’en sortir. Il reste beaucoup d’idées reçues et de blocages autour du VIH et du sida, notamment dans les entreprises et l’action d’Ikambere contribue à les lever. »
« Je suis arrivée en France à 22 ans, en 2010. J’ai très vite souffert de violents maux de têtes et je suis allée à l’hôpital où j’ai appris ma séropositivité. Je marchais le dos courbé, j’étais découragée et je ne parvenais pas à me projeter. Grâce à l’équipe d’Ikambere et aux autres femmes présentes, j’ai peu à peu repris confiance en moi. Après une première expérience au sein d’un salon de coiffure, j’ai pu décrocher un CDI et louer un appartement à moi. Aujourd’hui, je vais très bien, mais je continue à venir à l’association. Pour échanger, encourager les nouvelles et donner un coup de main »
« Notre objectif est d’accompagner ces femmes en grande fragilité vers l’autonomie. Pour y arriver, c’est un long « parcours de la combattante », tout au long duquel nous cheminons à leur côté. L’association leur apporte un accompagnement à la fois globale et sur mesure en fonction des situations et difficultés de chacune. Pour agir sur le long terme et éviter qu’elles retombent dans des situations d’échec, c’est seulement une fois les principaux freins levés que nous les aidons à développer leur projet professionnel.»