Au pays de Lorient dans le Morbihan, l’association Optim’ism s’engage pour le renouvellement des générations en agriculture, avec l’ambition de permettre aux personnes les plus éloignées de l’emploi agricole d’y avoir accès.
Les salariés en parcours d’insertion sont progressivement mis en capacité de gérer une petite exploitation maraîchère en autonomie, avec la perspective, au bout de deux ans de contrat et d’accompagnement, de s’installer là où ils ont été formés. Au-delà de la création d’emplois, l’incubateur de micro fermes est un outil au service des circuits courts de distribution de produits agricoles, et de l’accès du plus grand nombre à une alimentation de qualité.
Quelques chiffres…
8 fermes en maraîchage biologique début 2024
48 ha de terre cultivable
180 salarié.es
Le projet
Résultats et impact
Trois personnes se sont installées à Hennebont fin 2023, tandis que les équipes de Guidel et Caudan terminaient leur deuxième année d’accompagnement. Dans tous les projets de micro fermes, l’année 3 est un moment de bascule pour les porteurs de projet qui ont été mis en capacité d’entreprendre. Tout en bénéficiant d’un statut de salarié, ils ont été formés sur tous les aspects techniques et de gestion de l’exploitation. Au terme du parcours, ils disposent d’un diplôme professionnel de responsable d’exploitation agricole et d’une riche expérience pratique, qui les ont préparés à reprendre une ferme en fonctionnement, équipée, et dont la production, commercialisée en circuits courts – paniers, vente à la ferme, approvisionnement de cantines ou de lieux de restauration collective… – génère déjà un chiffre d’affaires. Optim’ism continue aujourd’hui de prospecter le territoire afin d’initier de nouvelles micro fermes, en louant les terrains à des particuliers ou des collectivités avec un bail agricole pour sécuriser les repreneurs. Une SCI Citoyenne a été créée avec l’association Terre de Liens Bretagne dans le but d’acheter des terres pour les remettre en location. Afin d’accompagner la transformation des modèles agricoles, l’association continue également d’innover dans le domaine de l’apprentissage, notamment en ouvrant des « fermes apprenantes », des espaces de formation qualifiante, développé en partenariat avec les centres de formation agricole.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Optim’ism apporte une réponse originale dans l’accompagnement des personnes. L’association est vraiment co-engagée avec les salariés en insertion pour la réussite du projet, elle porte l’activité pendant deux ans, l’activité au côté des bénéficiaires qui peuvent en même temps se former et se projeter dans l’avenir. C’est très concret et très mobilisateur. Les personnes sont tout de suite positionnées en chefs d’exploitation qui prennent des responsabilités et des décisions. Cela les plonge d’emblée dans quelque chose de gratifiant et valorisant. »
« Les micro fermes sont un modèle prometteur, mais aussi un véritable challenge. Il n’est pas évident de faire le lien entre des publics en situation de précarité et un monde agricole en crise, ni d’initier à la complexité d’une exploitation des personnes qui n’étaient pas du tout formées à la base. Cela passe par de nouvelles manières d’apprendre le métier d’agriculteur et de s’installer, mais beaucoup de paramètres rendent les projets incertains. Il est nécessaire de les sécuriser : nous y travaillons en inscrivant ces projets dans un réseau et en développant des débouchés pour les productions dans le cadre de filières de proximité. »