Sur les routes de l'Hérault, la Kangoo de l'association APIJE emmène à leurs entretiens d'embauche, stages d'insertion, rendez-vous médicaux ou cours de code ceux qui ne peuvent pas se déplacer.
Achetée grâce au soutien de la Fondation Transdev, elle les rapproche chaque jour un peu plus de l’autonomie.
Les grands projets ont parfois besoin de « petits » coup de pouce… Forte de 65 salariés permanents, l’APIJE accompagne chaque année, sur le territoire de l’Hérault, plus de 500 personnes sur la voie de l’insertion professionnelle. Leur manque de mobilité fait partie des nombreux obstacles qu’elle s’emploie à lever, notamment sur sa plate-forme de Jacou. En 2014, s’inspirant d’un service fonctionnant déjà sur son site de Lunel, elle cherche à y mettre en place un transport à la demande pour desservir les secteurs pauvres en transports publics. Le Département et l’Union Européenne sont d’accords pour financer deux emplois de chauffeurs… mais pas le véhicule. L’APIJE se tourne alors vers la Fondation Transdev, qui participe à l’achat d’une Kangoo 5 places.
Faire les premiers pas…
« Dans nos villages, parfois à quelques kilomètres seulement de Montpellier, vivent des gens qui n’ont pas les moyens de s’offrir un véhicule ni même, pour certains, le permis de conduire, explique Céline Ribet, aujourd’hui responsable du service. Bien souvent, le blocage est aussi psychologique. À Jacou, ils peuvent apprendre à utiliser les transports en commun dont ils disposent, prendre des cours de code, suivre des leçons de conduite supervisée et même louer des voitures ou des deux-roues à tarif préférentiel… Notre service de transport à la demande les aide à faire les premiers pas décisifs vers l’autonomie. »
Jusqu’à Montpellier
La formule est particulièrement flexible. Dirigés vers l’APIJE par les Missions Locales, les services sociaux ou Pôle emploi, ses bénéficiaires peuvent, une fois inscrits, appeler jusqu’à la veille de leur rendez-vous pour être pris en charge puis ramenés chez eux. Leur demande peut concerner leurs rendez-vous à la plate-forme de Jacou, mais aussi d’éventuels entretiens d’embauche, rendez-vous administratifs, journées de stages ou rendez-vous médicaux dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres.
Si ces rendez-vous ont lieu à Montpellier, ils sont déposés aux portes de la ville, à la station de bus ou de tramway la plus indiquée. Le suivi par un conseiller mobilité de l’APIJE est obligatoire, car s’il est entièrement gratuit, l’accès au transport à la demande est limité à 3 mois, pour un maximum de 20 parcours. Il faut donc mettre rapidement en place des solutions pérennes.
« J’ai repris les cours de code »
« J’habite depuis peu à Prades-le-Lez, j’ai 19 ans et je n’ai pas le permis, témoigne ainsi Alexis Lopez. Il n’y a pas de car aux heures où j’ai ma formation « Garantie jeunes », à Port Marianne. Alors un chauffeur m’y emmène, une fois par semaine. Grâce à elle, je viens de décrocher un stage d’un mois au centre de loisirs, juste à côté de chez moi. Je vais aussi au cours de pré-code à Jacou. C’est pratique parce qu’en déménageant, je me suis éloigné de l’auto-école où j’étais inscrit. D’ailleurs, mon conseiller mobilité est un ancien moniteur d’auto-école… »
Nouveau projet
Aujourd’hui, la moitié des utilisateurs du service en sortent avec une solution autonome de mobilité. Cette réussite amène l’équipe à envisager sa mise en place au Nord du département, sur le secteur de Ganges, plus isolé encore.
Que ce projet puisse se concrétiser ou non, la Kangoo grise qui sillonne les routes du Nord-Ouest de Montpellier depuis 3 ans n’est pas prête de s’arrêter.