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Planète handisport : vivre des sensations fortes comme les autres !

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Sport

David, 41 ans, a rejoint l’association Planète Handisport il y a huit ans pour pouvoir pratiquer des sports à sensation.

Au contact de l’association, cet ingénieur atteint d’une paraplégie s’est senti « revivre ». Désormais, il s’implique pour faire grandir Planète handisport et ainsi redonner ce qu’on lui a apporté.

Surmonter ses limites

Hiver 2012. En haut du col de la Lauze, à 3 530 mètres d’altitude, David, 36 ans à l’époque, s’apprête à réaliser la descente de sa vie : le derby de la Meije dans les Hautes-Alpes, une compétition de ski hors-piste de 8 km ouverte à tous les amateurs de sensations fortes. David est atteint d’une paraplégie et concourt en ski assis. Sous ses pieds, une pente de 1800 mètres de dénivelé, une succession de bosses plus grandes que lui et aucune porte pour baliser le parcours. « Quand t’es en haut, tu as peur évidemment, se souvient David. Tu te dis : je ne vais pas y arriver, mais bon, tu y es et il faut y aller. » David se lance, passe le premier virage, puis le second et termine sa descente avec brio. « Je suis arrivé en bas vivant, c’est une expérience très forte ! » Ce souvenir reste sa plus grande fierté sportive.

Ce défi, David a pu le relever notamment grâce au soutien et à l’accompagnement de Planète Handisport. Créée en 2008, l’association, soutenue par la Fondation Transdev, permet à des personnes en situation de handicap de pratiquer des sports à sensation comme le ski, le FTT (Fauteuil Tout Terrain), la moto GP, le karting, le wakeboard ou encore le ski nautique. Fondée à l’origine autour de Nîmes, Planète Handisport s’étend aujourd’hui au bassin Méditerranéen et aux Alpes. Ses 460 adhérents, âgés de 15 à 65 ans, vivent aux quatre coins de la France. L’association peut également s’appuyer sur 47 bénévoles dits « valides » qui participent ponctuellement aux activités aux côtés des personnes en situation de handicap. « Les limites qu’on se donne sont surtout dans la tête et ça, je l’ai vraiment appris avec Planète handisport », reconnaît David. Huit ans après sa rencontre avec l’association, il a renoué avec le sport à sensation, une passion qu’il pensait devoir abandonner pour toujours.

Une association qui permet de se sentir à égalité avec les « valides »

David a 16 ans lorsqu’un accident de la route met fin à ses rêves de sport de haut niveau. Le jeune rugbyman se retrouve paralysé des pieds jusqu’au abdominaux. « Après l’accident, ça a été une période compliquée : je me concentrais sur les études pour oublier que je ne pouvais plus faire de sport. » David enchaîne les diplômes en informatique : en 2002, il intègre une école d’ingénieur et commence à travailler au sein d’un laboratoire de recherche au CNRS de Toulouse. Le temps passe et le jeune trentenaire retrouve l’envie de pratiquer une activité sportive. L’année de ses 35 ans, il se décide à sauter le pas : « En cherchant sur internet, je suis tombé par hasard sur une journée de wakeboard ski nautique organisée par Planète Handisport, je me suis inscrit. »

Séduit par l’activité et surtout par l’ambiance qui règne au sein de l’association, il enchaîne avec un stage de ski alpin : « On fait du ski avec des personnes entre guillemet « valides », comme si on était à égalité avec elles. Je me sentais revivre, je retrouvais cette sensation de liberté que j’avais avant mon accident. » Ski alpin, wakeboard, fauteuil tout terrain et natation, David retrouve son appétit sportif d’antan. Sans compter les liens tissés au fil des stages avec les autres participants : « J’ai rencontré des tas de personnes à Planète Handisport : au début de simples connaissances qui sont aujourd’hui des amis très proches. On s’échange des tuyaux au niveau sportif et aussi dans la vie, ce sont des personnes très enrichissantes. »

S’engager à son tour pour l’association

Deux ans après sa rencontre avec Planète Handisport, David décide de s’impliquer dans le développement de l’association.

« Comme je suis informaticien, mon premier réflexe a été de refaire le site web et de gérer les réseaux sociaux, puis j’ai aidé à monter des dossiers de mécénat. » Mais l’Ariégeois ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il décide de monter en 2016 une nouvelle section sportive, le fauteuil tout terrain (FTT), qui permet aux adhérents de participer à des randonnées, sportives ou de loisirs, en pleine nature, au même titre que des balades en VTT. « Je cherche les lieux faciles d’accès pour arriver en haut de la piste, je trouve des encadrants disponibles en VTT, je gère les demandes d’autorisation et je participe aux sorties. »

Aujourd’hui, David et sa femme Camille sont parents d’un petit garçon, Jules, âgé de deux ans. En plus du petit, du travail et de la maison, David consacre au moins une journée par semaine à l’association : « J’ai voulu essayer de redonner aux autres ce que l’association me donnait déjà. » Grâce au soutien des adhérents et des fondations telles que Transdev, David et les autres membres de l’équipe entendent bien développer de nouvelles offres sportives à leurs adhérents. En ce moment, ils planchent sur la création d’une section équitation handisport et des stages moto neige prévus pour février prochain. « Nos activités sont là pour donner une vision positive du handicap, conclut David. Aujourd’hui, on peut pratiquer des sports un peu extrêmes et vivre des sensations fortes comme n’importe qui. »

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