Le théâtre Edwige Feuillère de Vesoul, en Haute-Saône, a fait de l’ouverture sur son territoire à dominante rurale une clé de sa politique culturelle et de sa programmation artistique
Avec l’aide de la Fondation Transdev, il a mis des bus à la disposition des habitants et des collégiens des communes éloignées, afin de faciliter leur découverte du spectacle vivant dans le cadre de parcours qui conjuguent spectacles sur la scène du théâtre et événements dans les villages.
Quelques chiffres…
66% de la population de la Haute-Saône vit en zone rurale
84% des communes ont moins de 500 habitants
536 jeunes scolarisés dans 9 collèges ont participé aux parcours culturels
Le projet
Résultats et impact
Deux types de parcours culturels ont été organisés, tout public et à destination des jeunes des collèges. Pour les parcours destinés aux habitants, la répartition et l’utilisation des véhicules ont été assurés par les correspondants locaux du théâtre, ses relais et ses ambassadeurs dans les communes du département.
Deux bus ont été spécialement affectés aux actions en Haute-Comté, un territoire très excentré qui fait l’objet d’une convention sur trois ans (2021 à 2023) avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). De leur côté, les parcours culturels s’adressant aux collégiens s’inscrivent dans un travail de fond poursuivi tout au long de l’année en partenariat avec les établissements scolaires. Grâce aux bus, 536 jeunes issus de 9 collèges situés dans des communes très éloignées de Vesoul, ont pu découvrir l’univers du théâtre en bénéficiant d’une expérience artistique inédite. Les retours sur l’opération ont été très positifs : la plupart des participants souhaitent pouvoir renouveler l’expérience, tandis que le bouche-à-oreille fait remonter de nouveaux besoins. Cela a conduit le théâtre à déposer de nouvelles demandes de subvention pour aller plus loin dans sa démarche d’ouverture et d’essaimage territorial.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Les publics les plus éloignés de la ville centre et de son théâtre sont aussi ceux qui paient le plus cher pour leurs déplacements. Ils subissent une double peine, du fait de leur isolement géographique. Le dispositif de bus vise à lever ces obstacles physiques et financiers pour ouvrir l’accès à la culture au plus grand nombre. L’initiative faite par là écho à la fois à la mission de notre entreprise – démocratiser l’usage des transports collectifs – et à la vocation de sa fondation, centrée sur l’émancipation culturelle et sociale. »
« Faire découvrir le spectacle vivant, ce n’est pas seulement aller vers de nouveaux publics ou les faire venir au théâtre pour leur proposer un produit culturel à consommer. Il y a tout un travail de pédagogie et de sensibilisation à mener. C’est l’objectif des parcours culturels que nous mettons en place : il s’agit de susciter un intérêt, de communiquer une envie, d’attiser la curiosité à travers différents temps de rencontre or ou dans les murs, qui produisent de véritables déclics chez des gens qui ne sont jamais venus au théâtre ni même parfois à la ville. »