Avec ses Ateliers nomades, le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, dédié aux arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, sort de ses murs parisiens pour aller à la rencontre de tous les publics et notamment ceux qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les établissements culturels.
De 2019 à 2021, c’est à Argenteuil (Val d’Oise) que le musée a posé ses valises. Une itinérance qui lui a permis d’aller au-devant des habitants des quartiers prioritaires de la ville, avec le soutien de la Fondation Transdev.
Quelques chiffres
+6K participants aux escales et activités
44 œuvres présentées
+11K Argenteuillais-es de tous âges ont visité le Musée du Quai Branly
Le projet
Résultats et impacts
Après six mois de travail en amont avec les acteurs locaux pour mettre au point la programmation, trois escales géographiques thématisées autour de l’Asie, l’Amazonie et l’Afrique Centrale se sont tenues en avril 2019, octobre 2019 et mars 2020 dans les quartiers Val d’Argent Sud, Val Notre Dame, Val d’Argent Nord, Centre-Ville et Coteaux.
Durant ces semaines festives et conviviales, la présentation d’œuvres exceptionnelles issues des collections du musée a servi de support à de multiples activités qui ont fédéré un public très nombreux. Une quatrième escale en Indonésie, prévue pour juin 2020, a été annulée en raison du Covid. Elle a été remplacée par un rendez-vous « Autour du monde » au programme allée. À côté de ces temps forts, les actions dans le cadre des structures scolaires, parascolaires ou associatives ont constitué un autre volet important du dispositif. Elles se sont appuyées notamment sur la « Boite à voyages », un kit d’activités à destination des enfants et des jeunes permettant de monter des projets autonomes autour des collections. Compte tenu de l’impact de la crise sanitaire, le partenariat a été prolongé d’une année afin d’ancrer durablement les liens entre le musée et la ville d’Argenteuil. Au total, plus de 11000 habitants d’Argenteuil ont prolongé leur voyage en allant visiter le musée parisien.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Mettre l’une des plus belles collections d’arts premiers au monde à portée immédiate d’une population qui n’a pas habituellement accès ce type d’offre culturelle : l’idée m’a immédiatement séduit. L’équipe du musée ne s’est pas contentée d’exposer les œuvres dans les écoles et autres lieux de la ville. Elle a fait un travail remarquable de médiation et de pédagogie afin de construire le projet avec les acteurs locaux et que cela prenne du sens pour les habitants, qu’ils puissent véritablement s’en emparer et s’en enrichir. »
« Même si le dispositif est limité dans le temps, nous ne sommes pas dans l’éphémère. Les Ateliers se sont déployés sur un temps qui a permis d’embarquer réellement les gens en amont, pendant et après le projet. Grâce à un outil comme la Boîte à voyages, nous pouvons aujourd’hui prolonger la démarche en proposant à nos publics des activités ou des animations qui permettent d’aborder des thèmes comme la différence culturelle, la question de l’origine, l’identité, l’histoire, ou autres sujets qui entrent en résonance avec leur propre vécu. »
« L’identification à la banlieue, toutes catégories sociales confondues, est une réalité avérée qui incite les habitants des villes situées au-delà du périphérique à peu se déplacer sur Paris, que la desserte en transport soit bien assurée ou pas. Il y a un ressenti d’éloignement, voire de relégation que les Ateliers nomades contribuent à combattre. Aller à la rencontre de la population pour co-construire l’événement avec elle est une façon d’abolir cette distance, et par là-même de réduire les inégalités d’accès à la culture. »