L’école associative d’Annecy-le-Vieux (74) accueille des élèves pour qui le système éducatif est inadapté. Une école différente pour des enfants différents.
Tous les enfants peuvent apprendre, la place d’un enfant est à l’école, c’est le principe d’éducabilité. Pourtant, le système scolaire laisse à sa porte de nombreux enfants souffrant de troubles – souvent associés – tels que les troubles du spectre autistique, les troubles des apprentissages et du langage (les « dys »), les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, ou encore la précocité intellectuelle. À titre d’exemple, seuls 15 à 20 % des 3 000 jeunes autistes ont accès à l’école.
Quelques chiffres…
80% des enfants autistes sont déscolarisés
4 classes ouvertes à MeeO
34 enfants scolarisés en septembre 2017
Le projet
Résultats et impact
Trois classes ont ouvert à la rentrée scolaire 2016 : deux d’entre elles accueillent respectivement des enfants présentant des troubles du spectre autistique et des enfants intellectuellement précoces, la troisième étant une classe passerelle vers le collège.
La rentrée 2017 a vu la création d’une quatrième de niveau collège, portant l’effectif à 34 élèves âgés de 6 à 16 ans. Si la structure est d’inspiration québécoise, la pédagogie qui fait la part belle à l’apprentissage par le plaisir a trouvé plutôt sa source en Belgique. Elle s’appuie sur les neurosciences, avec des méthodes basées sur les intelligences multiples et la psychologie positive. La pédagogie se nourrit aussi des apports des démarches de type Montessori. Tous les enfants bénéficient d’un accompagnement personnalisé, selon un ratio de trois adultes pour un enfant. Parallèlement à cette activité d’enseignement, l’école s’ouvre sur l’extérieur, et en premier lieu aux familles à qui elle propose des lieux d’écoute et de rencontres (« cafés parents », ateliers…) ; une bibliothèque-centre de documentation et des formations s’adressent également à un public plus large, dont les professionnels de santé.
L’école a été reconnue par l’Agence régionale de santé (ARS) qui finance 70 % de son budget. Les 30 % restants sont en principe à la charge des familles, en fonction d’un barème qui prend en compte les ressources du foyer. Le soutien de partenaires est néanmoins indispensable pour que le coût ne soit une barrière pour personne. Dans cet esprit, la subvention de la Fondation Transdev a permis d’aider deux familles en grande précarité à supporter le poids financier de la scolarité de leur enfant.
*ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire, ex-CLIS), SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile).
Pourquoi la mobilité sociale ?
« MeeO a vocation à accueillir des enfants de toutes origines sociales, avec l’objectif de les mener chacun à la réussite scolaire. Or nous avons souvent affaire à des familles qui vivent dans une situation de précarité. Beaucoup sont des parents isolés, ou des couples dont l’un des parents s’est arrêté de travailler. Leurs difficultés financières sont aggravées par l’absence de prise en charge de leur enfant. L’école doit rester ouverte à tous, c’est pourquoi nous avons absolument besoin de l’appui d’un ensemble de partenaires. »
« Cette initiative en faveur des enfants déscolarisés peut être vue comme une goutte d’eau en regard des besoins. Mais c’est grâce à la multiplication de ce type de projets que l’on pourra apporter une réponse à plus grande échelle. Rompre l’isolement des familles, mettre chaque enfant sur le chemin de l’école, l’accompagner pour qu’il puisse trouver la place qui lui convient : ce projet porte des valeurs de solidarité auprès des plus vulnérables que nous défendons aussi dans notre métier de la mobilité. »
« Mayanne est porteur de troubles du spectre autistique. A 9 ans, il ne sait pas parler. MeeO lui apporte un cadre bienveillant doublé d’une pédagogie vraiment adaptée à ses difficultés d’apprentissage. Dans cette école il est un enfant et un élève, et pas juste une personne handicapée. Mon fils ne peut pas me raconter comment les choses se passent en classe. Mais je vous qu’il va à l’école avec facilité et qu’il en revient avec le sourire : cela me suffit pour savoir qu’il y est bien. »