En Seine-et-Marne, la compagnie de danse TAM a mené pendant un an un projet inédit de co-construction d'un spectacle chorégraphique avec des patients de l’hôpital de Coulommiers.
Une initiative qui a changé nos regards sur le handicap et la différence en levant les barrières entre patients et soignants, artistes professionnels et amateurs, danseurs et spectateurs.

Quelques chiffres…
30 patients accompagnés
12 jours de résidence
6 représentations en 2023-2024
Le projet
Résultats et impact
Neuf patients et quatre soignants ont été jusqu’à la création finale et sont montés sur scène pour jouer la pièce chorégraphique de 50 minutes née de ce processus d’élaboration collective. Désir fou de danser a été présenté le 30 mai 2023 aux autres patients de la MAS et de l’hôpital, puis le 2 juillet pour sa première devant le grand public, dans le cadre du festival « Emmenez-moi » à la Commanderie des Templiers de Coulommiers. D’autres représentations ont été programmées dans la saison 2023/2024 sur des scènes culturelles et dans des lieux dédiés à la santé en Île-de-France. Par ailleurs un film documentaire de 52′ tourné au fil de l’eau restitue l’ensemble du processus de création. Les participants et partenaires du projet ont été unanimes à souligner les bénéfices d’une initiative qui contribue à sortir des personnes malades ou handicapées de leur isolement. Apprendre à écouter et regarder l’autre en dépit des différences, s’autoriser à se montrer et à exprimer ses points de vue, se sentir acteur au sein d’un groupe, oser se confronter au public, s’apercevoir que l’on est capable d’émouvoir et d’être admiré, etc. : tout cela permet de sortir de son handicap pour entrer dans une relation nouvelle, plus ouverte, avec le monde et la société. Pour les danseurs de la compagnie TAM, la priorité est aujourd’hui d’élargir la diffusion du spectacle, avant de s’investir peut-être, demain, dans une nouvelle création partagée.

Pourquoi la mobilité sociale ?
« Les patients avec qui nous avons travaillé sont aujourd’hui capables de se montrer au public tels qu’ils sont : plein de vitalité et beaux avec leur handicap. Ils ont tout à gagner à se confronter aux artistes parce que, comme eux, ils ont une sensibilité débordante et parfois difficile à gérer. La peur, le manque de confiance, la méconnaissance de l’autre fabriquent le repli sur soi, empêchent d’aller vers ceux qui sont différents. Nous, les artistes, travaillons pour que les regards soient toujours constructifs, bienveillants, fraternels. »
« Contrairement à ce qui se passe d’habitude, ici les porteurs de maladie ou de handicap n’ont pas été intégrés dans une œuvre créée par des professionnels : ils sont pleinement auteurs et acteurs du spectacle. J’ai assisté à des ateliers où la magie a opéré à chaque fois. J’ai vu les patients se dépasser, prendre confiance en eux, s’épanouir sous mes yeux au travers d’une pratique artistique qui leur fait un bien fou. Je me suis aussi aperçu en même temps, et cela a été pour moi tout aussi émouvant, que je recevais beaucoup en tant que spectateur. »
« Cela m’a rappelé mon enfance, quand tout était possible. Nous avons été une troupe comme une famille. Merci mille fois et à très vite. »
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