L'inégalité des chances, qui condamne massivement à l'échec les enfants issus de familles en difficultés éducatives, dans les quartiers prioritaires, sape les fondements et les valeurs de notre République.
L’association Ma chance, moi aussi® a décidé de prendre le problème à bras le corps.
Un accompagnement global
Après l’école, Sonia ne rentre pas à la maison. Sa référente éducative, Sophie, vient la chercher à la sortie. Comme une quarantaine d’enfants du quartier prioritaire des Hauts de Chambéry, elle se rend directement à l’antenne de l’association Ma chance, moi aussi®.
Après un temps de goûter et d’expression, Sonia commence l’aide aux devoirs et le renforcement scolaire, suivie d’une activité d’éveil, différente chaque jour de la semaine : anglais, informatique, éducation civique, échecs, arts plastiques… Un enseignant est en charge du temps scolaire, des bénévoles ou des intervenants spécialisés s’occupent de l’activité d’éveil. Référente de son groupe, Sophie est toujours là, attentive. Chaque soir, elle échange quelques mots avec les parents de Sonia quand ils viennent la chercher, à 18h30.
Construction personnelle et sociale
Créée par un ancien chef d’entreprise et soutenue par des parrains prestigieux, comme la pédiatre Catherine Dolto, Ma chance, moi aussi® entend offrir aux enfants vulnérables la chance de s’intégrer correctement dans notre société et de devenir, « eux-aussi », acteurs de leur vie.
Pour cela, leur prise en charge doit être constante, globale et continue sur plusieurs années. Elle se poursuit donc le mercredi et la moitié des vacances scolaires. Pendant 10 ans s’il le faut, ils pourront développer leur confiance et leur estime d’eux-mêmes, assimiler les valeurs morales universelles, acquérir le sens du travail…. Dernier détail d’une grande importance : Ma chance, moi aussi® travaille main dans la main avec leurs familles, invitées à partager la réussite de leurs enfants.
Dès le cours préparatoire…
« Le projet a démarré en mars 2015 et les premiers mois ont été particulièrement riches d’enseignements, explique Fanny Bozonnet, sa Directrice Générale. Nos premiers enfants avaient entre 8 et 9 ans et nous nous sommes aperçus qu’il était déjà difficile de rattraper leur retard scolaire ou de corriger certains comportements. Bien sûr, ils font toujours partie du projet, mais les suivants, en janvier 2016, ont été pris en charge plus tôt, à 6 ans, au début du CP.
Un an plus tard, le résultat est plus que satisfaisant. Pour 90 % des enfants, nous avons constaté un progrès du comportement. Côté travail, 50 % d’entre eux ont atteint les objectifs de progrès fixés d’un commun accord avec leur enseignant. Ce ne sont pas, heureusement, nos seules préoccupations : nous voulons aussi qu’ils se découvrent des talents, des passions. Inscrits dans un club de théâtre, trois d’entre eux ont vécu une véritable révélation. »
Un modèle à répliquer
Après une expérimentation réussie sur 2 ans dans le quartier des Hauts de Chambéry, une duplication du modèle Ma chance, moi aussi® est prévue à Aix les Bains et Albertville. Dans un second temps, une antenne doit démarrer dans une grande ville de la région Rhône-Alpes Auvergne, Grenoble ou Lyon. L’équipe vise un développement national maîtrisé, autour d’un chef d’entreprise « parrain » et « pilote » dans chaque département.
L’association dépend en grande partie de fonds privés, même si la perspective de soutiens publics se dessine. « Il y a de nombreuses façons de nous aider, conclut Fanny Bozonnet. Au-delà de la somme accordée par la Fondation, Transdev se charge par exemple de l’entretien de notre minibus par l’intermédiaire de la STAC Chambéry. »
QUELQUES CHIFFRES…
30% des enfants des zones sensibles quittent aujourd’hui le système scolaire sans réelle formation
40 enfants suivis par l’association
7 encadrants dédiés à l’accompagnement des enfants