Il suffit parfois de quelques pas de côté pour voir le monde autrement et élargir son horizon. À Toulon (83), l’association Le Rocher-Oasis des cités organise des séjours "hors les murs" à l’intention des jeunes habitants de quartiers prioritaires et de leurs familles.
Une façon de leur donner accès à de vacances ressourçantes et stimulantes, loin de l’environnement pesant des cités, dans le cadre d’un accompagnement éducatif global rendu possible grâce aux liens de proximité tissés avec la population.
Quelques chiffres…
40% de la population des quartiers Sainte-Musse et La Beaucaire a moins de 25 ans
2/3 d’habitant vivent sous le seuil de pauvreté à Sainte-Musse, 1/2 à La Beaucaire
-50% des 16-24 ans sont scolarisés (41% à Sainte-Musse, 48 % à La Beaucaire)
Le projet
Résultats et impact
Après une année 2020 perturbée par la crise sanitaire, le programme de séjours – camps aventuriers, juniors, ados, grands jeunes et familles – prévu pour 2021 a pu être réalisé.
En s’éloignant de leur quartier, une trentaine d’enfants et de jeunes se sont ressourcés au contact de la nature dans un moment de respiration qui a été aussi pour eux une fenêtre ouverte sur d’autres réalités. Dans ces villages éphémères où ils ont été accueillis sans distinction d’origine, de situation sociale ou de religion, ils ont fait l’expérience d’une mixité joyeuse et apaisée.
Ils ont expérimenté des règles de vie commune, appris à partager les tâches quotidiennes, pris goût à l’effort par le jeu ou le sport, et grandi en autonomie sous l’attention bienveillante des adultes encadrants. Autant de petits cailloux blancs qui les aideront à s’orienter demain sur les chemins de l’existence…
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Dans nos séjours, les jeunes vivent un changement de paradigme. Ils réalisent des choses qu’ils ne se pensaient pas capables ou ne se donnaient pas le droit de faire, dans des lieux où ils ne s’imaginaient pas pouvoir aller, très loin de ce qu’ils vivent tous les jours dans leur cité. Cela met des grains de sable dans le logiciel de leurs certitudes, de leurs préjugés et de leurs appréhensions. Ils changent et se découvrent acteurs de ce changement. »
« Nous sommes présents en tant qu’opérateurs de transport dans ces quartiers compliqués, et il est important pour nous d’avoir des relais, des gens qui font de la médiation. Aider les jeunes et leurs familles à sortir d’une forme d’enfermement dans leurs cités, c’est aussi le rôle d’un réseau de mobilité. L’une de nos premières initiatives solidaires a d’ailleurs été de mettre des bus à disposition pour amener les enfants sur des lieux de baignade. Aujourd’hui, nous véhiculons des jeunes jusqu’au stade de rugby pour le tournoi des quartiers que nous organisons avec le R Toulon. Comme le mécénat de notre fondation, c’est une façon de renvoyer à la collectivité ce qu’elle nous donne à travers ses subventions. »