À Nemours en Seine-et-Marne, des professionnelles reconnues dans le monde de la confection transmettent la passion de leur métier à des femmes qui prennent ou reprennent le chemin de l'emploi.
Dans le chantier d’insertion porté par Initiatives77. La couture est plus qu’un support de formation : c’est pour ces femmes éloignées de l’emploi un moyen de sortir de chez elle et de s’émanciper en renouant les fils de leur vie personnelle, sociale et professionnelle. Le Fil de l’emploi et l’Atelier des couturières sont logés dans un local mis à leur disposition par une société de HLM, au cœur du quartier du Mont Saint-Martin. Cette cohabitation de deux structures œuvrant pour la réinsertion sociale et professionnelle des femmes éloignées de l’emploi est un plus.
Quelques chiffres
15 salariées accompagnées en contrat d’insertion depuis 2019
50% de sorties positives vers un emploi durable ou une formation qualifiante
440 participants aux camps jeunes
Le projet
Résultats et impacts
Le Fil de l’emploi a vocation à faire de l’insertion, mais aussi, modestement, à créer de l’activité économique par la vente, grâce aux liens développés avec les entreprises pour lesquelles le chantier fait de la sous-traitance.
L’activité de production en fonction des commandes génère des ressources financières, elle apporte également aux bénéficiaires une expérience supplémentaire en matière de relation avec les clients et de respect des engagements. Emelia – la marque de confection développée à Paris par les sœurs Joubert-Delaroche –, l’entreprise responsable de vente en ligne Les Récupérables, l’hôpital de Nemours comptent parmi les clients du chantier. En 2021, la créatrice de la marque Issi Bâ s’est associée au Fil de l’emploi pour la production d’une partie de ses trousses et pochettes. L’objectif est aujourd’hui d’élargir ces débouchés en nouant de nouveaux partenariats.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Le Fil de l’emploi s’adresse à des femmes marginalisées qui restent à l’écart des dispositifs classiques d’accompagnement. Ce sont des personnes que nous côtoyons néanmoins, car elles vivent dans un quartier desservi par nos bus, où vivent beaucoup de nos conducteurs. Le soutien apporté par la fondation donne encore plus de sens à notre métier. On parle de Transdev autrement que par le bus et cela humanise notre activité aux yeux de nos concitoyens : oui, un groupe d’envergure mondiale peut être engagé dans des actions solidaires dans leur quartier, à deux pas de chez eux ! »
« En atelier d’insertion, il s’agit moins d’acquérir des qualifications spécifiques que « d’apprendre, en apprendre » en développant des compétences variées. Le savoir être est au moins aussi important que le savoir-faire pour des personnes qui n’ont jamais été véritablement confrontées au monde du travail, ou qui s’en éloignées depuis longtemps. Pour autant, nous nous efforçons d’orienter nos actions et nos formations vers des métiers offrant de réels débouchés, en nous adaptant aux besoins du territoire. »
« J’ai été embauchée par le Fil de l’emploi en février 2021, avec un contrat renouvelable sur deux ans. Je travaillais à l’époque en intérim, sans véritables perspectives. Mais j’ai toujours aimé la couture que j’avais découverte au collège. Ma mère n’a pas voulu que j’aille toute seule à Paris faire un CAP. D’une certaine manière, je renoue avec mon rêve de jeunesse, même si je sais qu’à mon âge trouver un emploi stable ne sera pas forcément facile ! »