À la Réunion, des jeunes de Saint-Joseph se mettent en scène pour apprendre à « faire et vivre ensemble »
Saint-Joseph est une commune du « Sud sauvage » de l’île de la Réunion où vit une population à forte majorité rurale. Le taux de chômage atteint 42 % – jusqu’à 62% chez les jeunes – et un tiers de la population vit du RSA. Arts pour Tous intervient depuis 2005 dans deux quartiers urbains prioritaires, où de plus en plus de familles, dont beaucoup sont d’origine mahoraise ou comorienne, sont confrontées des difficultés tant financières que d’intégration culturelle et sociale.
Quelques chiffres…
62% des 15-24 ans sans activité
47 jeunes engagés dans le projet artistique
15K personnes accueillies ou accompagnées par l’association
Le projet
Résultats et impact
Ce projet mis en œuvre à partir de septembre 2017 consiste à créer, en partenariat avec l’association Musique’All, un spectacle et un clip vidéo sur le thème « vivre et faire ensemble avec nos différences ».
Chaque semaine, pendant un an, quatre ateliers de musique, de chant et de danse, réunissent 26 jeunes issus des quartiers, pour la plupart en difficultés scolaires et certains sous main de justice, et 21 enfants, adolescents et jeunes adultes porteurs de handicaps divers (autisme, handicap moteur, déficience intellectuelle) venus en majorité de l’IMS Raphaël Barbet, implanté dans l’un des quartiers. Les ateliers sont encadrés par des artistes et des animateurs socioculturels. Parallèlement, d’autres activités telles que le jardinage, la cuisine, les repas collectifs ou l’aide aux devoirs sont proposés aux participants.
Le clip vidéo et un CD doivent être diffusés fin 2018, en même temps que le spectacle dont la représentation est prévue dans le cadre du Village Artistique organisé chaque fin d’année par l’association Arts pour Tous.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Même après plusieurs mois de travail en commun dans les ateliers, certains jeunes ne s’étaient pas rendu compte qu’ils côtoyaient d’autres jeunes chanteurs ou danseurs porteurs d’un handicap. J’y vois la preuve que l’on peut changer notre regard sur autrui. Voir l’autre en tant que personne avec ses compétences, et non comme un handicapé ou un pré-délinquant. C’est par là qu’on en finira avec les préjugés et les exclusions. »
« Le jour où j’ai rencontré l’association et sa fondatrice, j’ai eu un vrai coup de cœur. Il y a tant à faire, et ces « tisserand du lien social » le font avec tellement d’énergie, de bienveillance et de générosité ! Au-delà de l’accompagnement par la Fondation je souhaite continuer à leur apporter on aide, sous quelque forme que ce soit. »