À Billère, dans la communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées (64), la Maison des Citoyens du Monde porte bien son nom.
S’y retrouvent des demandeurs d’asile et des réfugié.e s venus des quatre coins de la planète, que les bénévoles de l’association accompagnent et outillent dans le but de les aider à s’intégrer plus facilement dans la société française. Afin de mieux répondre aux besoins de ce public, la MCM s’est appuyée sur une dynamique de réseau pour mettre en œuvre un parcours de formation et de coaching axé sur l’insertion socio-professionnelle.
Quelques chiffres…
122K de demandes de droit d’asile (mineurs compris) reçu en France en 2021
27% des demandeurs obtiennent le statut de réfugiés
1 an après l’obtention de leur titre de séjour, 42 % des réfugiés ont un emploi
Le projet
Résultats et impact
Après une période de coconstruction avec les partenaires, allant de la réalisation du diagnostic territorial à l’élaboration du programme et des supports pédagogiques, les parcours d’accompagnement ont démarré en décembre 2021.
Cette phase de lancement a permis d’affiner la démarche, en créant des modules qui s’ajustent aux besoins, attentes et progrès des bénéficiaires. Du coaching individualisé a été mis en place pour travailler sur les compétences, le projet professionnel, mais aussi les freins rencontrés sur la voie de l’emploi. Les bénévoles chargés des cours de français reçoivent une formation spécifique et une charte formalise les engagements des parties prenantes.
Parmi la quinzaine de réfugiés accompagnés en 2022, plusieurs ont trouvé un emploi à l’issue du parcours. Pour l’association, qui a embauché une personne chargée de la coordination du programme, la priorité est aujourd’hui de consolider l’organisation en recrutant et en formant de nouveaux bénévoles.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Une fois le statut obtenu, les personnes réfugiées sont aidées pendant quelques mois, puis elles entrent dans le « droit commun » : elles doivent se débrouiller comme tout un chacun pour trouver logement et emploi, malgré une maîtrise insuffisante de la langue et une méconnaissance du fonctionnement de notre société. Notre rôle consiste à faire le lien avec les services publics, et surtout à donner des clés à celles et ceux que nous accompagnons. L’objectif n’est pas de leur trouver une formation ou un emploi, mais de les rendre plus autonomes dans cette démarche d’insertion. De leur redonner également confiance pour prendre plus facilement leur place dans la société. »
« Mon mari et moi venons du Honduras, et quand nous sommes arrivés en France en tant que demandeurs d’asile, nous ne savions pas comment faire pour travailler. Nous avons commencé par prendre des cours de français avec l’association. Puis, nous avons été reconnus comme réfugiés, ce qui nous a permis de bénéficier de cet accompagnement en vue de trouver un emploi. À la MCM je n’étais plus un « dossier » parmi d’autres, mais une personne accueillie comme telle par d’autres personnes qui avaient à cœur de m’aider dans mes démarches. Aujourd’hui, j’ai un emploi d’animatrice périscolaire. Grâce à l’association, j’ai pris contact avec le Greta pour découvrir des formations. Mon mari a commencé à s’y former à la menuiserie, et j’envisage de faire comme lui. Je crois que c’est un métier qui me plaira. »