Comment accéder au monde du travail si l’on n’a pas les moyens de se déplacer chaque jour jusqu’à son lieu de formation où d’exercice de son métier ?
Sur le territoire rural de la communauté d’agglomération de la Dombes Saône Vallée, dans l’Ain, l’association LUSIE 01 accompagne les personnes en insertion dans l’acquisition d’une plus grande autonomie dans leurs trajets quotidiens. Elle s’est adressée à la Fondation Transdev pour l’aider à intégrer le vélo – classique ou à assistance électrique – et les métiers qui lui sont liés dans la palette de solutions qu’elle met en œuvre afin de faire de la mobilité un tremplin vers l’emploi plutôt qu’un frein.
Quelques chiffres…
85% des habitants de l’Ain vivent dans des villes de moins de 10 000 habitants
60% des salariés en insertion du territoire n’ont pas de permis de conduire
1/3 de personne en insertion échoue à trouver un emploi du fait de problèmes de mobilité
Le projet
Résultats et impact
Afin de les mettre à la disposition des salariés en insertion n’ayant pas le permis de conduire, l’association a acquis une vingtaine de vélos classiques auprès de la Recyclerie Dombes Val de Saône, qui collecte chaque année et remet en circulation plus de 200 deux-roues de seconde main.
Deux vélos classiques ont été transformés en vélos à assistance électriques, à l’aide de kits de conversion acquis grâce à la subvention. Le parc a été complété avec l’achat de quatre trottinettes électriques, des engins plus légers et de ce fait mieux adaptés à certains publics. Parallèlement, l’association a démarré à l’été 2022 des ateliers « mise en selle » pour apprendre à utiliser vélo ou trottinette en toute sécurité. Objectifs : aider la centaine de salariés en insertion sur le territoire à surmonter leurs appréhensions et les éduquer au partage de la route avec les autres usagers, afin qu’ils puissent se déplacer en confiance. S’agissant de l’accès à l’emploi, LUSIE 01 a mis en place une formation qualifiante au métier de mécanicien réparateur cycles, en partenariat avec l’Institut de formation du vélo de Voiron (38).
À la clé, de nombreuses perspectives d’embauche pour une dizaine de salariés en insertion à la recyclerie ayant un projet professionnel autour du vélo. À noter enfin, toujours dans le cadre de la recyclerie, le lancement d’ateliers de sensibilisation des usagers à la réparation de leurs deux-roues. L’ambition de LUSIE 01 est désormais d’étendre ces actions à l’ensemble du territoire et aux six autres recycleries présentes sur le département de l’Ain.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Le projet n’aurait pu se déployer sans la Fondation Transdev. Son coup de pouce a été déterminant. Cette subvention et la notoriété de l’entreprise nous ont permis d’aller chercher d’autres financements, comme celui de l’Ademe, afin de poursuivre notre accompagnement mobilité à plus large échelle sur le département de l’Ain. L’appui de la fondation a été également une belle vitrine pour nos actions de mobilité solidaire. Grâce à ce soutien, nous avons été associés à la Communauté de communes Dombes Saône Vallée pour co-construire son Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET ). »
« LUSIE 01, via sa plateforme dédiée, agit en faveur de l’insertion des personnes fragilisées, sans qualification ou en situation d’exclusion en facilitant leur mobilité. Cependant, son action va au-delà du champ social. Elle s’efforce d’identifier les filières qui recrutent et continueront de le faire dans l’avenir, de façon à proposer des formations qui répondent à un vrai besoin sur le marché local de l’emploi. Son action participe à stimuler les modes doux, l’économie circulaire et les circuits courts. Bref, c’est un acteur du développement durable qui compte à l’échelle de son territoire. »
« J’étais en contrat d’insertion quand on m’a proposé de participer à l’atelier de remise en selle. Connaître les panneaux routiers, utiliser les pistes cyclables, faire attention aux autres véhicules… : tout cela n’a rien d’évident, surtout quand cela fait longtemps que l’on n’a pas roulé à vélo. Aujourd’hui, je suis en formation d’agent propreté et hygiène. Je n’ai pas le permis de conduire et pour l’instant, je n’ai pas les moyens de le passer. À la fin de ma formation, je retournerai voir l’association pour qu’elle me prête un vélo. Parce que quand même, c’est compliqué de se déplacer sans permis ! »