Pourquoi faire un stage au bazar du coin quand on rêve d’être conducteur de bus ou médecin ?
L’association et le site ViensVoirMonTaf ouvrent les portes des entreprises aux collégiens issus de milieux défavorisés en quête d’un stage vraiment enrichissant. Le premier contact avec la vie professionnelle est une étape cruciale dans le parcours des jeunes élèves qui vont devoir répondre à ces questions : « Les études, est-ce que c’est vraiment pour moi ? », « Devenir avocate ou journaliste, sage-femme ou architecte, chef étoilé ou ingénieur, est-ce vraiment possible ? » Cependant, pour les collégiens issus de milieux défavorisés, la recherche du stage « découverte de l’entreprise » obligatoire en 3ème est une vraie galère.
Quelques chiffres…
90% des élèves de REP vivant à moins de 10 km de Paris y viennent moins d’une fois par an
550 stages pourvus en deux ans grâce à Viens voir mon taf,
130K collégiens scolarisés dans le réseau d’éducation prioritaire sont en quête d’un stage chaque année
Le projet
Résultats et impact
Le site viensvoirmontaf.fr a été lancé en septembre 2015. Au côté d’autres partenaires, la Fondation Transdev a contribué à financer le développement du site, le poste de salarié à plein temps recruté par l’association, ainsi que des actions de communication pour étoffer les offres de stages, faire connaître le réseau aux élèves et aux 1 089 établissements du réseau d’éducation prioritaire en France.
La plateforme Web propose des offres de stages de 5 jours auxquelles les élèves peuvent postuler personnellement et directement. Chaque candidature est motivée, et chaque stage est proposé par un professionnel qui a fait le choix de recevoir un jeune venant issu d’un milieu défavorisé. Tout se passe en ligne, tout est fait pour faciliter les rencontres, ainsi que la découverte par les élèves de métiers dont ils ne soupçonnent souvent pas l’existence. Ce qui est aussi une façon de valoriser des métiers méconnus. Grâce à la mobilisation croissante de bénévoles, l’initiative qui a démarré à Paris et dans sa région s’est étendue rapidement à d’autres agglomérations en France, dont Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Strasbourg et Rennes. À terme, ViensVoirMonTaf a l’ambition de proposer des stages dans l’ensemble du territoire national. L’association qui s’est appuyée jusqu’ici sur les médias et le bouche-à-oreille, souhaite pour cela développer des partenariats avec des collèges.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« L’idée est née après les attentats de Charlie en janvier 2015. Nous nous sommes dit qu’il fallait réagir, ne pas laisser les fractures s’aggraver dans la société en restant les bras croisés. Et nous avons utilisé les moyens dont nous disposions pour agir concrètement, immédiatement : nos réseaux relationnels, en comptant sur l’effet papillon pour élargir de plus en plus la portée de notre action. Nous projetons aujourd’hui de développer une application mobile afin de rendre la démarche encore plus naturelle pour les jeunes. »
« Je me souviens très bien de ma première rencontre avec les trois fondatrices de l’association. J’ai été immédiatement conquise par leur initiative qui vise à lever les barrières : barrières entre quartiers de banlieues et centres-villes, entre populations défavorisées et catégories socio-professionnels mieux loties, mais aussi entre générations. C’est un projet enthousiasmant et totalement en phase avec les missions de Transdev et de sa Fondation, pour une société plus inclusive. »