A Dieppe (76), les bénévoles de cette épicerie pas comme les autres font vivre au quotidien les valeurs solidaires.
Lorsque les difficultés financières s’accumulent, le budget alimentation devient une variable d’ajustement : on paye le loyer et les autres dépenses incompressibles, et ce qui reste est consacré à se nourrir. Près d’un Français sur deux dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1 200 euros affirme ainsi ne pas pouvoir s’offrir une alimentation variée ni faire trois repas par jour.
Quelques chiffres…
10% de participation au prix réel des marchandises
40% des familles accompagnées ont atteint leur objectif
278 personnes bénéficiaires en 2018
Le projet
Résultats et impact
L’épicerie solidaire tourne actuellement avec 19 bénévoles et une salariée. Elle accueille chaque semaine entre 38 et 42 familles venant des seize communes de la Communauté d’Agglomération Dieppe Maritime. Celles-ci se voient proposer, outre l’accès aux produits, un accompagnement assuré par la conseillère en économie sociale et familiale.
L’association anime également des ateliers collectifs (cuisine, scrapbooking, estime de soi) et des activités diverses ouvertes aux bénéficiaires comme aux autres habitants de l’agglomération. Une façon de valoriser les ressources et capacités de chacun, d’échanger des savoirs, d’aider les personnes à sortir d’une situation d’isolement en construisant des liens et en favorisant la mixité sociale. En 2017, le Petit Marché s’est tourné vers la Fondation Transdev pour qu’elle l’aide à financer l’achat d’un camion indispensable à la logistique de l’épicerie. Le véhicule permet aujourd’hui d’effectuer des tournées pour récupérer les invendus de grandes surfaces de la région, s’approvisionner à la Banque alimentaire, mais aussi redistribuer les produits en surplus à d’autres associations.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« On ne vient pas au Petit Marché seulement chercher une aide alimentaire – pour cela il existe d’autres associations comme les Restos du Cœur –, mais parce qu’on veut se sortir de ses difficultés. En cela, notre action ne relève pas de l’assistanat ou du caritatif. Contrepartie de l’accompagnement proposé, l’engagement de la personne sur un projet est la clé de la démarche. »
« Après un déménagement, je m’étais retrouvée dans l’incapacité de régler de grosses factures liées à mon ancien logement. Le Petit Marché m’a aidé à sortir la tête de l’eau. Aujourd’hui, même si cela va un peu mieux, je continue à participer aux activités, en particulier à l’atelier cuisine où j’apprends plein de choses qui me sont utiles tous les jours. »