Très peu entendus et souvent oubliés, ils ont pourtant plein de choses à raconter : des collégiens et lycéens de quartiers populaires d’Île-de-France prennent la parole en construisant leur propre projet média.
La Zone d’expression prioritaire (Zep), plateforme d’expression citoyenne dédiée aux jeunes issus de tous les milieux sociaux, organise et anime depuis 2013 des ateliers d’écriture et de création de médias en s’appuyant sur un réseau d’associations de l’éducation populaire, d’établissements scolaires, d’associations étudiantes et de structures telles que les Missions locales.
Quelques chiffres…
10 ateliers organisés de 2017 à 2019
300 jeunes concernés
30K€ budget global du projet
Le projet
Résultats et impact
Le projet s’est déployé au cours de l’année scolaire 2017-2018 au sein des lycées Le Corbusier (Cormeilles-en-Parisis), Arthur Rimbaud (La Courneuve), Nadia et Fernand Léger (Argenteuil), Grand Cerf (Bezons), Jacques Feyder (Épinay-sur-Seine), Anatole France (Colombes), Blaise Cendrars (Sevran) et Simone Weil (Conflans-Sainte-Honorine).
Deux autres ateliers ont été programmés sur 2018-2019 aux lycées Van Gogh (Aubergenville) et René Cassin (Gonesse). Dans chaque établissement, les journalistes sont intervenus « en résidence » sur une dizaine de séances dans l’année, soit le temps nécessaire pour construire un vrai projet média. La ligne éditoriale de chaque production, tout comme son format, sont élaborés en concertation avec les élèves et leurs enseignants. Au-delà de l’éveil à la citoyenneté, cette action d’éducation aux médias par la pratique, via une méthodologie éprouvée qui associe écoute, bienveillance et exigence éditoriale forte, répond ainsi à des objectifs pédagogiques clairement identifiés. La subvention de la Fondation Transdev a couvert une partie des coûts liés à la participation de journalistes extérieurs et aux moyens matériels (vidéo, son, photo, logiciel de montage…) utilisés dans les ateliers.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« A l’ère de la surinformation et de la désinformation, des réseaux sociaux et des fake news, la formation du citoyen passe par la compréhension de la façon dont fonctionne la « fabrique des médias ». En s’emparant de l’actualité, nos journalistes en herbe apprennent à décrypter les images et les mots autant qu’à en produire. Ils développent ainsi leur esprit critique à la fois comme consommateurs de médias et comme acteurs du débat public. »
« Les bilans à l’issue des ateliers montrent qu’il y a un effet de remobilisation des élèves sur les enjeux scolaires. Mais pour les jeunes les plus fragilisés, le plus important est sans doute la confiance qu’ils acquièrent pour demain. Ils se frottent à des pratiques culturelles dont beaucoup se disaient qu’elles n’étaient pas pour eux. Ce faisant ils prennent conscience qu’ils sont tout aussi capables que les autres. »