Du réemploi à l’emploi

En Haute-Garonne, l’association toulousaine Les Cycles-Re conjugue insertion professionnelle et développement durable autour du vélo

C’est en 2015 que Les Cycles-Re ont vu le jour, à la croisée du champ de l’économie circulaire et de celui de l’économie solidaire.

Quelques chiffres

300 vélos remis en circulation en 2018

80% de sorties positives (formation qualifiante ou emploi) à l’issue du parcours d’insertion

Le projet

Pourquoi ?

« Re » comme récupération et recyclage de vélos, mais aussi comme remobilisation vers l’emploi : Les Cycles-Re développe à Toulouse un modèle innovant de chantier d’insertion professionnelle reposant sur l’économie circulaire.

Comment ?

La collecte de vélos cassés et/ou abandonnés alimente un atelier de refabrication de deux roues où des personnes en situation d’exclusion acquièrent une formation et des compétences en mécanique valorisables sur le marché du travail.

Quel dispositif ?

L’association donne une seconde vie à des vélos destinés au rebut : les deux-roues récupérés dans la rue ou dans des déchetteries sont démontés, remis à neuf et personnalisés suivant les attentes des clients à qui ils sont vendus à des prix très concurrentiels. Tout en prolongeant la durée de vie des objets, l’initiative participe à transformer tant les manières de consommer que les façons de se déplacer dans l’espace urbain. Mais les Cycles-Re est aussi, et avant tout, un organisme de formation. Les ressources financières générées par les ventes de vélos refabriqués sont entièrement réinvesties dans l’outil de travail et dans la création d’emplois au sein de l’atelier d’insertion. Celui-ci a vocation à embaucher des personnes en situation d’exclusion, qui y sont accompagnées dans un parcours pré-qualifiant vers les métiers de l’industrie et de la mécanique, des secteurs en tension dans le bassin d’emploi de l’agglomération toulousaine. En redonnant vie à des vélos l’association jette ainsi des passerelles entre des salariés en insertion et des entreprises de la région à la recherche de main d’œuvre qualifiée.

Résultats et impacts

En 2017, au vu du bilan très positif des années de démarrage, l’association a souhaité passer la vitesse supérieure en équipant l’atelier de production de machines plus performantes.
Un saut qualitatif que la Fondation Transdev l’a aidé à accomplir en co-finançant l’achat de cabines de sablage, de peinture et d’un four industriel. Parallèlement, un atelier d’autoréparation a été ouvert aux habitants du quartier pour qu’ils apprennent à entretenir eux-mêmes leur vélo avec l’aide et les conseils de l’équipe des Cycles-Re. Les salariés en insertion s’y font à leur tour formateur et accompagnateurs, un changement de posture qui les aide à reprendre confiance en leurs capacités. Avec 14 salariés en 2019, l’association a pratiquement atteint son objectif initial, soit la création d’une quinzaine d’emplois locaux dans une première étape. L’intérêt croissant manifesté par de nombreuses entreprises ou collectivités désireuses d’acquérir des bicyclettes refabriquées en témoigne : pour Les Cycles-Re et ses collaborateurs, l’aventure ne fait que commencer !

Pourquoi la mobilité sociale ?

Florent Motte, fondateur et directeur des Cycles-Re

« La production de vélos refabriqués est une activité qui fait appel à l’utilisation quotidienne de machines industrielles coûteuses. Afin de pouvoir proposer à nos salariés une formation de qualité, avec de réelles possibilités de sorties en emplois directs sur le marché du travail, nous avions besoin d’acquérir des équipements neufs performants. Cela a été possible grâce à la Fondation Transdev. »

Xavier Tersen, responsable marketing et communication, Transdev Occitanie, parrain de la Fondation Transdev

« La démarche des Cycle-Re est une belle et vraie réussite. Remettre en selle des personnes éloignées de l’emploi en leur faisant découvrir des métiers qui embauchent, les rendre fières de ce qu’elles font, et les aider à reprendre confiance en elles en allant jusqu’à retransmettre d’autres les savoir-faire qu’elles viennent d’acquérir : le terme de réinsertion prend ici tout son sens ! »

Bruno Jaffré, 48 ans, salarié en insertion

« Quand l’association m’a embauché en octobre 2018, j’étais demandeur d’emploi de longue durée, à la recherche d’une reconversion – j’avais l’idée de devenir tourneur fraiseur ajusteur. Mon parcours aux Cycles-Re m’a convaincu de poursuivre dans cette voie. Je vais bientôt commencer une formation qualifiante de 6 mois. Je me sens armé pour rebondir et sais de nouveau ce que je veux faire de ma vie. »