En conjuguant production bio et économie sociale et solidaire, la boulangerie Pain et partage à Calais (62) donne leur chance à des jeunes sans emploi.
La boulangerie Pain et Partage a vu le jour dans un territoire marqué par un taux de chômage très supérieur à la moyenne nationale. À l’origine du projet : l’association Cide-Lise, une blanchisserie solidaire conventionnée par l’État au titre des ateliers et chantiers d’insertion. L’ouverture de la boulangerie a été l’aboutissement d’une démarche visant à créer un support innovant d’insertion par l’activité économique, afin de proposer une nouvelle voie de professionnalisation à des personnes éloignées de l’emploi, et plus particulièrement à des jeunes sortis de l’école sans diplôme ni qualification.
Quelques chiffres…
40 écoles de Calais approvisionnées
2K pains distribués par jour
100% en production bio
Le projet
Résultats et impact
Cette boulangerie pas comme les autres, dotée d’une structure et d’une gouvernance coopératives, a ouvert ses portes en septembre 2017 en plein centre-ville de Calais, dans le bâtiment d’un ancien atelier de fabrication de dentelles rénové et mis gracieusement à disposition par la Ville.
Elle employait dès la première année quatre personnes en CDI, dont le chef boulanger, une comptable et deux salariés en insertion, les deux cogérants étant quant à eux bénévoles. La dotation de la Fondation Transdev pris à sa charge l’équivalent d’un an de salaire du chef boulanger. Si des centaines de pains sortent déjà chaque jour des fours ultra-modernes pour alimenter les collectivités partenaires, l’outil de production est calibré pour fabriquer jusqu’à 3 000 pains quotidiennement. L’association s’est donnée comme objectif à deux ans l’embauche de sept salariés en contrat d’insertion, avec une montée en charge progressive, sachant qu’il lui faut produire environ 300 pains/jour supplémentaires pour créer un nouvel emploi.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Il n’y a pas de chômage dans la boulangerie, un secteur où les entreprises ont les plus grandes difficultés à recruter. S’ils n’ont pas peur de « mettre la main à la pâte », Les jeunes que nous accompagnons sont quasi sûrs de trouver un emploi à l’issue de leur formation. Cette congruence entre les savoir-faire acquis et le marché du travail est l’une des clés de l’insertion. C’est d’autant plus stimulant pour nous, dont le métier consiste à transmettre ces savoir-faire. »
« Après quinze ans sur les routes comme chauffeur routier international, j’ai arrêté lorsque j’ai eu des enfants : je n’étais jamais là, ça n’allait plus ! Alors que j’avais repris des études pour passer le bac – c’était un défi personnel – j’ai eu l’opportunité de rejoindre Pain et partage. La boulangerie, je songe de plus en plus à en faire mon métier. C’est un monde d’une richesse incroyable où il me reste tout à découvrir. »
« Pain et partage associe un projet social tourné vers l’emploi, une gouvernance coopérative et une forte ambition environnementale, le tout dans un cadre entrepreneurial solide et bien pensé : comment ne pas y voir un modèle économique pour le développement durable de notre territoire ? Et le pain, quel beau symbole du partage et de la solidarité ! »