Dans le pays d’Arles (13), des femmes éloignées de l’emploi ou en reconversion suivent une formation culinaire qualifiante d’exception aux côtés de grands chefs.
Année après année, le programme « Des Étoiles & des Femmes » démontre que la rencontre autour d’une même passion pour la cuisine peut constituer un puissant vecteur de lien social et d’intégration. En même temps qu’elle bouscule les habitudes en ouvrant à de nouveaux profils de cuisinières les portes d’un univers professionnel encore très masculin.
Quelques chiffres…
12 implantations de l’association en France
54 structures sociales et 18 restaurants partenaires du programme en Pays d’Arles
70% de retour à l’emploi 6 mois après la formation
Le projet
Résultats et impact
11 femmes de 5 nationalités différentes, âgées de 25 à 50 ans, ont intégré en septembre 2021 la troisième session du programme Des Étoiles & des Femmes.
La mise en place en amont de la formation d’un coaching axé sur la cohésion du groupe a porté ses fruits, au cours d’une année marquée par une très bonne assiduité, une entraide et un fort esprit de solidarité. Les candidates étaient dans des démarches très constructives et, avec des chefs très impliqués, cela a permis de faire évoluer le programme qui s’est enrichi de nombreux apports : intervenants extérieurs (naturopathe, socio-esthéticienne, psychologue, juriste) dans les ateliers, organisation de quatre master classes en cuisine d’application du lycée, sorties métiers en Camargue et dans les Alpilles à la rencontre de producteurs, événements mis en place avec le Comité des restaurateurs (cuisine éphémère sur un marché, dîners réalisés dans des restaurants par des duos-chef/femme en formation)…
La remise des diplômes aux 9 lauréates du CAP Cuisine s’est déroulée le 29 novembre 2022 à l’hôtel de ville d’Arles, en présence des nombreux partenaires qui contribuent année après année au succès du programme.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Depuis le début du programme, nous nous efforçons de mixer les publics, en mélangeant dans les promotions des femmes issues des quartiers sensibles, sans bagages scolaire et très éloignées de l’emploi, voire de la langue, avec des candidates en reconversion professionnelle. Cela crée une dynamique de groupe constructive et stimulante. Nous avons cependant des difficultés croissantes à recruter, dans les quartiers comme à l’extérieur de ceux-ci. Sans doute avons-nous déjà touché une grande part des personnes en mesure de suivre un CAP. C’est pourquoi, avec l’ensemble du réseau Des Étoiles & des Femmes, nous réfléchissons actuellement à des adaptations pour ouvrir davantage l’accès au dispositif. »
« J’avais déjà travaillé comme cuisinière au Maroc, et créé ma chaîne Youtube de pâtisserie et de cuisine en langue arabe. Mais le CAP Cuisine est d’un niveau bien plus élevé. Même si j’ai eu un peu de difficultés au début, parce que je ne parlais pas très bien le français, j’ai énormément appris dans cette formation. Le chef qui m’avait pris en stage m’a embauchée en CDI après mon diplôme. J’ai commencé comme commis de cuisine, et aujourd’hui, je suis cheffe de partie ! »