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Conjuguer emploi et réemploi

Emploi

Terminé

Professionnaliser les personnes dites « loin de l’emploi » en les formant à des métiers liés à l'environnement et au recyclage des déchets : à Saint-Étienne (Loire), l’action de l’association Chrysalide se déploie à la jonction du social et de l’économie circulaire.

En réparant des objets pour leur donner une seconde vie, la ressourcerie-chantier d’insertion soutient les valeurs du développement durable dans un secteur riche de perspectives pour les salariés qu’elle accompagne.

Quelques chiffres…

900 à 1000 tonnes de déchets dont 700 t de textiles collectées chaque année

2K  personnes accompagnées depuis 2013

73% de sorties dynamiques vers l’emploi ou la formation en 2020

Le projet

Pourquoi ?

Bien connue à Saint-Étienne dans le milieu associatif et chez les acteurs locaux du développement durable et solidaire, Chrysalide récupère et recycle chaque année des tonnes de mobiliers, textiles et objets en tous genres pour les remettre dans le circuit économique. La ressourcerie a été créée en 2003, et a obtenu son agrément d’atelier chantier d’insertion la même année. Rattachée au réseau national des Ressourceries et Recycleries depuis 2009, elle a développé au fil des ans de nombreux partenariats autour du réemploi. L’association s’est vue ainsi confier une délégation de service public par Saint-Étienne Métropole, pour la collecte sur le territoire stéphanois des textiles usagers, qu’elle achemine ensuite vers une autre entreprise d’insertion, le Relais 42. Elle s’est également professionnalisée dans la gestion de proximité des déchets ménagers, professionnels et D3E (électroniques, électroménagers et électriques) récupérés chez les particuliers et dans les entreprises, en passant des accords nationaux avec les éco-organismes chargés de ces filières. Ces activités permettent à l’association d’accueillir des salariés en insertion pour les aider à acquérir des compétences valorisables sur le marché de l’emploi.

Comment ?

Les contrats d’insertion de deux ans sont réservés à des attributaires des minimas sociaux inscrits à Pôle Emploi depuis plus de 24 mois. Dès leur embauche, ils bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour travailler sur leur projet professionnel, la levée les freins existants et d’éventuelles remises à niveau. En fonction de leur projet, ils se voient proposer des formations en lien avec les principaux domaines d’activités de la ressourcerie : les opérations de transport pour la collecte des objets et leur livraison aux filières de recyclage, avec à la clé l’accès aux métiers de livreurs, conducteurs routiers ou magasiniers ; la revente à bas prix d’objets de seconde main dans le magasin de l’association, ouvrant aux métiers de la vente ; et enfin la couture, puisque Chrysalide a ouvert un espace d’upcycling pour créer des accessoires de mode avec des matières récupérées, permettant d’acquérir des compétnces valorisabls dans les métiers du textile et de la maroquinerie.

L’engagement de la fondation

Chrysalide est la plus grosse structure d’insertion de Saint-Étienne et la seule à proposer aux bénéficiaires un accès à une très large palette de compétences, spécialisées ou transversales, et à des métiers ouverts aux hommes comme aux femmes. C’est aussi la seule ressourcerie à rayonner sur tout le bassin stéphanois et au-delà – l’association représente la ville de Saint-Étienne dans des projets de développement durables conduits avec des villes partenaires en Tunisie, Suisse, Pologne et à Madagascar. La pérennité de son modèle économique repose en grande partie sur les ressources tirées de la collecte des textiles usagers réalisée pour le compte de la métropole. C’est ce qui a conduit la Fondation Transdev à lui accorder en 2020 une aide de 12 500 € pour l’achat d’un camion fonctionnant au GNV, nécessaire à la poursuite de cette activité.

Résultats et impact

Le nouveau véhicule tourne depuis février 2021 principalement pour la collecte des textiles, récupérés dans plus de 160 conteneurs disséminés sur le territoire de l’agglomération. 

L’activité mobilise trois camions et représente 45 % du chiffre d’affaires de l’association, qui lui permettent de s’autofinancer à hauteur de 30 %. Grâce à cet investissement, Chrysalide a pu maintenir le volume de collecte en renforçant les équipes, ce qui a été un argument de poids pour le renouvellement récent de la délégation de service avec la métropole.

L’utilisation d’un véhicule au GNV, de 15 % à 25 % moins émetteur en carbone qu’un moteur à combustion classique tout en offrant plus d’autonomie d’une motorisation électrique, participe également à améliorer l’impact environnemental. Et elle contribue à sensibiliser aux enjeux environnementaux les salariés que l’association forme à la conduite responsable.

Pourquoi la mobilité sociale ?

Mylène Cailleu, cofondatrice et Directrice de Chrysalide

« L’expression « réinsertion professionnelle » me paraît inappropriée. Je préfère parler de transition professionnelle, s’agissant de personnes qui pour la plupart n’ont pas travaillé depuis un certain temps, sans être pour autant « éloignées » de l’emploi. Des mères qui ont arrêté de travailler pour élever leurs enfants, des personnes à qui il manque une qualification, qui maîtrisent mal la langue française ou qui ont obtenu à l’étranger un diplôme non reconnu en France, etc. Elles ont juste besoin qu’on les aide à lever ces freins. »

Ludovic Jourdain, Directeur général  STAS – Transports urbains Saint-Étienne, parrain de la Fondation Transdev

« L’équipe de Chrysalide travaille sur la chaîne complète de la collecte en vue de la réutilisation d’objets jusqu’à la vente en passant par la remise en état. Cela permet aux salariés en insertion de développer toute une palette de compétences pour ensuite continuer leur chemin par eux-mêmes, en rebondissant dans un projet professionnel. Nous sommes là au cœur de la mobilité sociale. »

Vincent Szypula, bénéficiaire

« Alors que je cherchais un emploi, l’équipe de Chrysalide m’a fait confiance et m’a embauché pour la collecte des conteneurs de textiles. Je souhaite continuer à travailler comme chauffeur-livreur, mais il faut au moins trois ans de pratique de conduite – il me manque encore un an. Grâce à l’association, j’ai suivi une formation CACES qui permet de conduire des manitous dans les entrepôts de stockage. Ce sera un plus dans ma recherche d’emploi. »

Pour aller plus loin…

Chrysalide

11 rue du Colonel Marey

42000 Saint-Étienne

contact@chrysalide-ressourcerie.org

Site internet