Apprendre à aimer apprendre au collège

Si les inégalités socio-économiques sont un facteur explicatif du décrochage scolaire, c’est à l’école que les choses se jouent et se cristallisent pour les élèves. Depuis 2009, Énergie Jeunes, association reconnue d’utilité publique et agréée par le Ministère de l’Éducation nationale, poursuit la même ambition : relancer l’ascenseur social en permettant au plus grand nombre de jeunes venant de milieux défavorisés « d’apprendre à aimer apprendre » afin de s’investir pleinement dans leur scolarité. Pour cela, l’association intervient dans les classes, du CM2 à la 3ème, au sein d’établissements où les difficultés sociales et scolaires des élèves sont marquées. Elle y déploie des programmes pédagogiques innovants qui favorisent chez les bénéficiaires le développement de compétences socio-comportementales fondamentales pour la réussite scolaire – l’autonomie et l’autodiscipline, la persévérance scolaire, confiance en soi, la capacité à se projeter dans l’avenir… –, en leur donnant des clés pour le travail personnel.

Ces cycles pédagogiques, conçus avec l’aide d’un comité scientifique regroupant des experts en neurosciences, sciences du comportement et sciences de l’éducation, sont coanimés dans les salles de classe par des binômes de volontaires Énergie Jeunes, avec les enseignants. Principal levier d’action, le programme « Aimer apprendre au collège » (anciennement « Ma réussite au collège »), se compose d’un total de douze « épisodes » de 55 minutes, à raison de trois par an, de la 6ème à la 3ème. Il est renforcé par des interventions adaptées aux élèves de CM2. Les sessions en classe sont complétées par des contenus additionnels disponibles en ligne, pour les élèves (vidéos sur une chaîne YouTube) et pour leur professeur. Énergie Jeunes a enrichi le dispositif en y ajoutant des actions complémentaires, axées sur la découverte des métiers en 4ème et 3ème (« Cap orientation ») ou s’adressant aux parents (« 100% Parents »).

En matière scolaire, la France se classe, selon les études internationales menées sur le sujet, parmi les plus inégalitaires des pays développés. C’est aussi l’un des pays où les élèves ont le moins confiance en eux, sont les plus anxieux et manquent le plus d’un état d’esprit de développement. Si l’origine sociale est le facteur qui pèse le plus sur les trajectoires individuelles, les inégalités scolaires sont amplifiées par ce déficit de compétences comportementales, particulièrement chez les enfants et adolescents issus de milieux défavorisés. Énergie Jeunes montre qu’il n’ y a pas ici de fatalité. L’association a compris que la lutte contre le décrochage scolaire ne devait pas se faire seulement dans les classes dans lesquelles les élèves décrochent, mais dès les classes antérieures. Outre ce suivi des jeunes avant et pendant leur scolarité au collège, la force du dispositif tient à la diversité des acteurs qu’il parvient à mobiliser – volontaires de l’association, enseignants, chercheurs mais aussi parents et entreprises partenaires. Une étude de grande ampleur financée et supervisée de 2014 à 2020 par l’Éducation nationale a souligné le rendement remarquable de ce dispositif en termes de rapport coût/efficacité : les interventions pédagogiques sont courtes et ciblées, mais elles ont un impact avéré sur les résultats scolaires des élèves. Cet effet d’échelle donne tout son sens à l’aide de 15 000 € apportée par la Fondation Transdev pour accompagner le déploiement des programmes dans des établissements scolaires du sud francilien.