Retour aux communiqués

PADEM : une main tendue aux migrants régularisés pour construire un projet professionnel

Communiqué

Destiné aux réfugiés, le programme PADEM vise à offrir un accompagnement pour une insertion professionnelle réussie. En Moselle, l’association a reçu le soutien de la Fondation Transdev. Trente migrants régularisés vont ainsi être accompagnés pendant 18 mois.

À l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés du 20 juin, Stéphanie Bachelet, déléguée générale de la Fondation Transdev, et Thierry Van Oost, directeur du développement de Transdev Grand Est et parrain de l’association, reviennent sur les raisons qui ont motivé cette aide financière.

 

Cours de français, cours d’informatique, ateliers emploi pour les aider chacun individuellement à trouver un travail, atelier de citoyenneté, l’association fournit un accompagnement global à ce public déterminé à réussir. « Au-delà du fait de décrocher un emploi, il faut réussir l’insertion tout court », explique Stéphanie Bachelet. « Car s’il n’y a pas d’assimilation, il ne peut pas y avoir de culture commune », poursuit-elle. C’est cette vision à 360° qui a plu à la Fondation, sur un territoire dans lequel ce type d’offre fait défaut. 

Un besoin spécifique, une offre adaptée

Le calibrage de cet accompagnement, l’association l’a dessiné au regard des besoins de ces migrants économiques ou politiques. Installée à Metz, à proximité immédiate d’ONG dédiées à l’accueil de ces populations, PADEM fait un constat que résume Thierry Van Oost : « Malgré une volonté affirmée de s’intégrer dans le tissu économique et dans la vie professionnelle française, ils ne parlent pas notre langue et n’ont aucune notion de ce qu’est le travail en France. »

Germe alors l’idée de construire un programme spécifique pour les aider durablement. L’association, qui mène déjà plus de 40 projets destinés aux enfants vulnérables en Afrique, en Asie et en France, crée alors des partenariats pour offrir à ces migrants motivés un espace de loisir, d’apprentissage et d’échange. Après un premier entretien en visioconférence, Thierry Van Oost s’est rendu sur place quelques semaines plus tard. « Une première séance de formation avait déjà été couronnée de succès en 2021. Dix personnes ont ainsi pu retrouver soit un travail, soit une formation », se réjouit le parrain, séduit par le « sérieux du programme ».

Un dispositif gagnant-gagnant

Description du projet, rédaction des motivations, Thierry Van Oost a accompagné l’association pour constituer son dossier auprès de la Fondation Transdev. Au-delà de la seule utilité sociale, il reconnait aussi une autre vertu au programme PADEM : « J’y suis retourné deux fois pour rencontrer les stagiaires et leur présenter Transdev ainsi que les métiers de la conduite. »

Dans un secteur qui peine à recruter en raison notamment de la proximité du Luxembourg et de ses salaires attractifs, la présentation du directeur du développement Grand-Est fait mouche : « une des stagiaires qui a passé son permis au Maroc a manifesté de l’intérêt pour l’entreprise. Elle souhaite passer son permis transport en commun et travailler chez nous », se réjouit-il.

Le programme est donc en passe de devenir un vivier de compétences, « d’autant plus que l’association promeut des emplois locaux à Metz ou à proximité. Ils ont besoin d’un travail, j’ai besoin de main d’œuvre », insiste-t-il.

Des progrès à vue d’œil

En intégrant 30 migrants dans la vie professionnelle sur un an, soit 15 personnes par période de 6 mois, PADEM assure un suivi d’une durée totale de 18 mois. Le parrain de ce projet socialement innovant témoigne des progrès accomplis : « Au tout début de leur stage, les échanges étaient compliqués. De retour quatre mois plus tard, nous pouvions tenir une conversation sans difficulté. » Il cite volontiers l’exemple de cette famille syrienne qui, dès la fin du stage, parlait couramment français et avait construit un projet professionnel. Ou ce jeune Syrien de 20 ans qui, après quatre ans d’errance, s’est enfin installé et « manifeste une vraie envie de s’investir ». 

Ces progrès spectaculaires, Stéphanie Bachelet les attribue à la qualité et à la variété des enseignements proposés.

« Des ateliers de citoyenneté assurent l’apprentissage des codes de la culture française. PADEM veille à ce qu’il n’y ait pas de freins familiaux ou communautaires à cette intégration. Par ailleurs, un nouveau module est à disposition sur les traumatismes de la migration avec le Centre Pierre Janet à l’IUFM de Metz. »

Pour délivrer tous les outils, d’autres associations interviennent pour appuyer l’aide apportée aux bénéficiaires (aide au logement, aide alimentaire, aide administrative, etc.). Celle qui avoue un « coup de cœur pour cette association » enfonce le clou : « Tous ces accompagnements mis bout à bout sont autant d’outils pour assurer leur propre développement au sein de la société française. Ce sont autant de briques pour construire le lien social dont ils ont besoin. »