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Handicap : l’association Comme les Autres maintient la forme de ses bénéficiaires pendant la crise

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Santé

Depuis 2011, l’association Comme les Autres accompagne les personnes handicapées moteur dans un parcours de remobilisation globale : à la fois physique, psychique, sociale et professionnelle.

Habituée à rebondir dans l’adversité, Comme les Autres a su adapter son accompagnement en période de crise sanitaire pour maintenir le lien social, et donc la santé psychique de ses bénéficiaires.

LE TRYPTIQUE COMME LES AUTRES

Lien et accès aux droits

Depuis sa création en 2011, l’association Comme les Autres est présente dans six régions de France et a déjà accompagné 500 personnes handicapées « moteur » dans leur parcours de remobilisation. Comme les Autres accompagne principalement les blessés médullaires (Ndlr : blessure de la moelle épinière entraînant la paralysie des membres ou du tronc) à la sortie du centre de rééducation. « On constate une surreprésentation des jeunes hommes de milieux défavorisés qui ont plus de conduites à risque », note Jonathan Jérémiasz, codirecteur de l’association. « Ces personnes se mettent davantage en danger avec des accidents graves. Et lorsqu’elles sortent du centre de rééducation et rentrent chez elles, elles s’effondrent totalement. » C’est à partir de là qu’intervient l’association Comme les Autres. L’équipe est composée de travailleurs sociaux professionnels qui accompagnent les bénéficiaires dans leurs démarches pour reprendre une vie normale. Tout au long du parcours, l’association met également en place des activités collectives de proximité pour entretenir le lien et éviter l’isolement social des personnes.

Sports à sensations fortes

Mais l’approche originale de Comme les autres consiste à proposer des activités de sport à sensations fortes pour dynamiser le parcours. « On organise des sorties et des séjours pour faire de l’ULM, du parapente, du saut à l’élastique ou du ski, détaille Jonathan Jérémiasz. Ces activités sont aussi intenses sur le plan émotionnel que physique. Elles apportent aux personnes une piqûre d’adrénaline qui génère une énergie sur laquelle on surfe. « Un moyen efficace pour reprendre confiance en soi, mais aussi pour se réconcilier avec « les autres ». Car chaque séjour sportif rassemble cinq personnes handicapées et cinq personnes valides. L’association s’appuie sur une centaine de bénévoles qui participent aux diverses activités organisées par l’association. Le parcours de remobilisation global est pensé sur un an par l’association pour lever un à un tous les freins rencontrés par les bénéficiaires.

MAINTENIR LA FORME PHYSIQUE ET PSYCHIQUE DES BÉNÉFICIAIRES À DISTANCE

L’arrivée de la crise sanitaire en février 2020 a profondément bouleversé le fonctionnement de l’association « Le confinement a stoppé net toutes les activités collectives qui constituent une grosse partie de notre accompagnement, se souvient Jonathan Jérémiasz. Il y a eu une phase de sidération pendant le premier confinement, mais nous avons très vite rebondi, car c’est notre objet social. » Pas question d’arrêter l’activité de l’association et d’attendre que cela passe. Toute l’équipe de Comme les Autres se mobilise pour innover et adapter l’accompagnement des personnes en distanciel : grâce aux échanges téléphoniques, aux rencontres en visioconférence, à la création de la communauté Facebook « Éclatons-Nous », le lien est maintenu avec les bénéficiaires. « Nous avons mis en place un planning d’activités ludiques pour le maintien de la forme physique et psychique, notamment pour les personnes qui étaient sans emploi. L’animation en ligne a été très efficace. Il n’y a pas eu de décompensation majeure. Les centres de rééducation ont même souhaité bénéficier de nos vidéos. »

Au déconfinement, l’association profite de la liberté retrouvée et organise en un temps record sept séjours entre les mois de juillet et septembre. Des centaines d’activités collectives de proximité sont également mises en place. « Des petits groupes se sont retrouvés pour des activités ponctuelles, localement, par exemple de l’écriture, du graffiti, des apéros, pour s’amuser et être ensemble. » Pour Jonathan Jérémiasz, la crise sanitaire a confirmé l’intuition des débuts de Comme les Autres, celle que le lien et l’humour permettent de surmonter les pires épreuves : « Lorsque l’accident de mon frère s’est produit, on s’est jurés qu’on resterait soudés, que ça ne nous arrêterait pas et on a continué à s’amuser. Avec cette crise sanitaire, c’est à ça qu’il faut veiller : à rester vivant et en bonne santé psychique. » À Comme les Autres, on voit toujours plus loin, plus grand. Jonathan, Michaël et toute l’équipe espèrent faire grandir l’association pour un jour parvenir à accompagner les 2 000 nouveaux blessés touchés à la moelle épinière chaque année.

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