À Sète dans l’Hérault, la Matrice de Thau s’efforce d'impliquer les personnes en difficulté dans la vie citoyenne, afin de faire vivre une communauté solidaire qui sera pour chaque participant un tremplin vers l’autonomie.
Parmi d’autres leviers de mobilisation, l’association anime des ateliers de cuisine où des femmes de toutes origines, socialement isolées et sans emploi, viennent rencontrer leurs semblables, acquérir des savoir-faire, s’ouvrir sur l’extérieur et se construire de nouveaux repères dans la vie. Pour beaucoup d’entre elles, ces moments de partage seront également la « matrice » d’un projet professionnel.
Quelques chiffres…
21 femmes participent au projet entre 2021 et 2022
62 d’ateliers pratiques réalisés entre 2021 et 2022
49K budget global du projet
Le projet
Résultats et impact
Depuis maintenant plusieurs années, les ateliers cuisine accueillent chaque lundi après-midi une quinzaine de femmes, dans un local équipé initialement de matériel pédagogique grâce aux subventions de la CAF.
Si l’activité garde aujourd’hui une vocation ludique et éducative pour une partie des bénéficiaires, mues avant tout par l’envie d’être ensemble et de partager recettes et savoir-faire culinaires, elle permet aux autres de s’investir dans un projet professionnel. Dans cette optique, la dotation de la Fondation Transdev a permis de passer à une nouvelle étape. Après avoir obtenu l’autorisation d’exploitation en novembre 2022, l’association a commencé à développer des prestations de traiteur – une façon de dégager des revenus pour les cuisinières et des ressources pour le collectif. La Ville, la Communauté d’agglomération et la Région ont été ses premiers partenaires et clients.
L’objectif à court terme est d’élargir cette clientèle, en proposant chaque semaine des plats à emporter aux habitants du quartier et aux personnes qui y travaillent. À échéance de deux ans se dessine un autre projet : l’ouverture d’un restaurant associatif où les femmes du territoire pourront se former et travailler.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Les femmes qui passent dans nos ateliers n’ont pas forcément pour objectif de travailler dans l’univers de la cuisine. Parmi celles qui poursuivront dans cette voie, certaines essaieront de créer leur propre entreprise, d’autres chercheront plutôt à se faire embaucher. Les parcours des bénéficiaires seront aussi divers que leurs profils. Cependant, retrouvent l’estime de soi, la confiance, l’envie de faire et l’énergie nécessaires pour devenir actrices de leur projet de vie. »
« Lorsque j’ai rencontré les responsables de l’association, j’ai été tout de suite convaincue par la portée de leur initiative. Parmi les divers leviers que la Matrice de Thau utilise pour remobiliser les personnes en difficulté sur son territoire, les ateliers cuisine sont un support particulièrement bien adapté à l’accompagnement d’un public de femmes isolées. Non pas parce qu’il s’agirait d’une activité spécifiquement féminine, mais parce qu’elle apporte une réponse concrète à cet isolement social en créant à la fois du lien et de l’insertion. »
« J’ai connu le projet de cuisine en venant travailler en service civique dans l’association. A la base j’aime cuisiner pour les autres, je le faisais déjà à la maison ou pour des événements comme des mariages. Ici j’ai pu réaliser quelques plats et desserts pour les prestations de traiteur. C’est quelque chose qui me plaît et j’ai envie de m’y consacrer davantage. Je n’ai pas aujourd’hui de projet arrêté, mais pourquoi pas en faire mon métier ? »