Professionnaliser les personnes dites « loin de l’emploi » en les formant à des métiers liés à l'environnement et au recyclage des déchets : à Saint-Étienne (Loire), l’action de l’association Chrysalide se déploie à la jonction du social et de l’économie circulaire.
En réparant des objets pour leur donner une seconde vie, la ressourcerie-chantier d’insertion soutient les valeurs du développement durable dans un secteur riche de perspectives pour les salariés qu’elle accompagne.
Quelques chiffres…
900 à 1000 tonnes de déchets dont 700 t de textiles collectées chaque année
2K personnes accompagnées depuis 2013
73% de sorties dynamiques vers l’emploi ou la formation en 2020
Le projet
Résultats et impact
Le nouveau véhicule tourne depuis février 2021 principalement pour la collecte des textiles, récupérés dans plus de 160 conteneurs disséminés sur le territoire de l’agglomération.
L’activité mobilise trois camions et représente 45 % du chiffre d’affaires de l’association, qui lui permettent de s’autofinancer à hauteur de 30 %. Grâce à cet investissement, Chrysalide a pu maintenir le volume de collecte en renforçant les équipes, ce qui a été un argument de poids pour le renouvellement récent de la délégation de service avec la métropole.
L’utilisation d’un véhicule au GNV, de 15 % à 25 % moins émetteur en carbone qu’un moteur à combustion classique tout en offrant plus d’autonomie d’une motorisation électrique, participe également à améliorer l’impact environnemental. Et elle contribue à sensibiliser aux enjeux environnementaux les salariés que l’association forme à la conduite responsable.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« L’expression « réinsertion professionnelle » me paraît inappropriée. Je préfère parler de transition professionnelle, s’agissant de personnes qui pour la plupart n’ont pas travaillé depuis un certain temps, sans être pour autant « éloignées » de l’emploi. Des mères qui ont arrêté de travailler pour élever leurs enfants, des personnes à qui il manque une qualification, qui maîtrisent mal la langue française ou qui ont obtenu à l’étranger un diplôme non reconnu en France, etc. Elles ont juste besoin qu’on les aide à lever ces freins. »
« L’équipe de Chrysalide travaille sur la chaîne complète de la collecte en vue de la réutilisation d’objets jusqu’à la vente en passant par la remise en état. Cela permet aux salariés en insertion de développer toute une palette de compétences pour ensuite continuer leur chemin par eux-mêmes, en rebondissant dans un projet professionnel. Nous sommes là au cœur de la mobilité sociale. »
« Alors que je cherchais un emploi, l’équipe de Chrysalide m’a fait confiance et m’a embauché pour la collecte des conteneurs de textiles. Je souhaite continuer à travailler comme chauffeur-livreur, mais il faut au moins trois ans de pratique de conduite – il me manque encore un an. Grâce à l’association, j’ai suivi une formation CACES qui permet de conduire des manitous dans les entrepôts de stockage. Ce sera un plus dans ma recherche d’emploi. »