Il y a un an, la Fondation Transdev participait au démarrage de l'Underground Café, un centre socio-culturel itinérant, aménagé dans un bus à deux étages. Jusqu'à l'été, ce bus a sillonné les villages isolés du Sud de la Seine-et-Marne. L'expérience a convaincu les financeurs : il vient de reprendre la route pour une deuxième saison.
Dans le sud de la Seine-et-Marne, l’Underground Café fait déjà partie du paysage. Pourtant, à son démarrage, il y a un an, l’idée avait de quoi intriguer. Un bus à deux étages, rouge vif venus tout droit de Londres, s’arrêtant à la tombée du jour dans les villages les plus éloignés, pour embarquer leurs habitants le temps d’un concert, d’un atelier créatif ou, simplement, d’un échange convivial autour d’un café.
Qui aurait imaginé un tel succès ?
Pourtant, ils sont montés. Plus d’un millier de personnes dont 600 ont même pris, pour un euro, une carte d’adhérent pour être informés en priorité des activités proposées, ou en proposer eux-mêmes. « D’octobre 2015 à juillet 2016, nous avons visité une vingtaine de communes, en revenant parfois 3 ou 4 fois quand un atelier le nécessitait, explique Thierry Boccanfuso, Directeur de l’association MusiQafon, initiateur du projet. L’idée est bien sûr d’amener de la culture et de l’échange là où ils ont déserté l’espace public. Mais l’Underground Café renvoie aussi les gens à leur capacité d’animer eux-mêmes leur milieu de vie : nous leur demandons d’abord quels sont leurs projets, puis nous les aidons à les réaliser. »
« Depuis longtemps, je pratique la danse orientale. Simplement pour moi, à la maison, car je suis plutôt réservée. L’équipe du bus m’a proposé d’animer 3 ateliers dans 3 villages différents. Pas plus de 8 personnes à chaque fois. Tous étaient pleins et mes petites danseuses – je n’ai eu que des filles – se sont données à fond. J’y ai trouvé un grand bonheur. J’ai envie de recommencer, mais pas forcément pour faire la même chose. Pourquoi pas du mime, des collages ou… de la cuisine. J’ai envie de faire monter les anciens dans le bus. C’est un très beau projet, dont nous avons besoin. A nous de faire en sorte qu’il dure. »
Lancer la dynamique
En matière de promotion des arts en milieu rural, MusiQafon n’en est pas à son premier coup d’essai. Chaque année, ses manifestations drainent en moyenne 8 000 spectateurs. Depuis 2010, son Musibus, scène itinérante entièrement équipée, a permis à des centaines de groupes et de jeunes du « 77 » de se produire. Ses 5 permanents, dont 4 emplois aidés, débordent d’idées et d’énergie… Mais, en 2015, pour lancer l’Underground Café sur les routes, il faut de nouveaux mécènes : 32 000 euros sont en effet nécessaires pour acheter le bus et financer sa première saison, au vu de laquelle les soutiens réguliers de l’association se détermineront. Dans ses caisses, MusiQafon n’en a malheureusement qu’une petite moitié…
« Transdev nous soutenait déjà en mettant en place des navettes gratuites pour certains de nos concerts, raconte Thierry Boccanfuso. Nous avons découvert qu’avec la Fondation Transdev, nous pouvions recevoir une aide différente, à caractère exceptionnelle. Les 15 000 euros qu’elle nous a attribués ont tout simplement permis au projet de voir le jour. »
En voie de pérennisation
En septembre 2016, le bus rouge a repris la route pour sa deuxième saison. Désormais financé par la CAF pour ses activités destinées aux familles, il accueillera 2 soirs par semaine le public dans 12 villages isolés. Il y jouera aussi le rôle de relais CAF itinérant. Également soutenu par le Département, le s’arrêtera dans 6 collèges et trois lycées, 4 après-midi par semaine, pour aider les jeunes à monter des projets créatifs. « Si la CAF est satisfaite de notre travail, nous pourrons prétendre à l’agrément « Centre Social Itinérant », qui assurerait définitivement le financement du projet. On peut dire que notre projet est en bonne voie de pérennisation. »
De son côté, Transdev garde un pied à bord, puisque l’Underground Café fait de temps en temps un petit détour par ses ateliers de maintenance, à titre gracieux, et pas pour donner des concerts…
QUELQUES CHIFFRES…
600 adhérents de plus en un an
30 points d’arrêts dans le Sud Seine-et-Marne
8K spectateurs par an pour l’activité « concerts »