Chaque année, 3 millions d’enfants sont exclus du départ en vacances en France. C’est pourquoi la Fondation Transdev a choisi de soutenir l’opération « Partir en colo avec mon école ouverte ».
Ce dispositif développé par la confédération Jeunesse au Plein Air (JPA) s’adresse aux collégiens des zones urbaines et rurales défavorisées qui fréquentent l’école l’été, faute de pouvoir partir en vacances. Fatima, 12 ans, a passé une semaine à la mer en Vendée grâce à ce dispositif. Un séjour que la collégienne qualifie de « meilleures vacances » de sa vie.
L’école pendant les vacances d’été
Plage, surf, vélo, équitation et rigolades, ses dernières vacances d’été en Vendée, Fatima n’est pas prête de les oublier. « J’ai découvert plein d’activités et je me suis fait de nouveaux copains, c’était génial », raconte la collégienne de 12 ans, originaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne).
Au mois d’août dernier, grâce à la confédération Jeunesse au Plein Air (JPA), Fatima a pu passer une semaine avec quatre autres jeunes de son collège dans la pinède littorale de Talmont Saint Hilaire, près des Sables d’Olonne. Un séjour à la mer ressourçant, bien loin de son quotidien francilien : « Déjà, en arrivant, quand on est sortis du car, j’ai senti que l’air n’était pas le même. Et tous les soirs, on voyait le coucher du soleil, c’est très rare chez moi. »
Fatima est l’aînée d’une fratrie de trois enfants. Sa mère, agent de production dans un magasin à temps partiel, gagne entre 900 et 1 100 euros par mois. Son père, intérimaire, ne sait jamais s’il travaillera le lendemain ni combien il gagnera. Si la famille parvient plus ou moins à boucler les fins de mois, impossible pour les parents de financer un séjour de vacances tous les étés.
« On aime bien partie comme tout le monde, reconnaît Mounia, sa maman. Mais bon… On ne peut pas. Mais même si on ne part pas, j’essaye de faire faire aux enfants un maximum d’activités. » Alors quand le collège propose à Mounia d’inscrire Fatima au séjour à la mer, elle accepte sans hésiter.
152 collégiens en séjour de colonies de vacances
Créée par Jeunesse au plein air, l’opération « Partir en colo avec l’École ouverte », s’adresse aux jeunes des zones urbaines et rurales défavorisées qui fréquentent l’école pendant les vacances scolaires. L’été dernier, 152 collégiens, répartis entre l’Île-de-France, les Bouches-du-Rhône et les Hauts-de-France, ont pu partir grâce à ce programme. Sans ce projet, 78 % des familles n’auraient pas envoyé leurs enfants en colonies de vacances.
Pour chaque séjour, une contribution de 6 euros par jour est demandée à la famille. Une petite participation qui fait la différence pour Mounia : « Je trouve que c’est génial pour les enfants qui ne peuvent pas partir. Ma fille a envie de découvrir des choses. Et le fait de partir sans les parents, c’est bien des fois, ça leur apprend à être autonome. Je trouve qu’elle a changé, ça lui a fait du bien. »
Du sport, des jeux et les copains
Si ses parents lui ont « un peu manqué, surtout à la fin », Fatima estime avoir profité au maximum de son séjour. Surtout du surf : « C’est l’aventure extrême le surf ! Il faut se mettre debout et tenir. J’ai réussi à le faire. Je me souviens lorsque le vent et la mer nous emportaient et qu’on n’arrivait pas à revenir. On se faisait tomber, on a beaucoup rigolé ». Aventurière, Fatima aime les sensations fortes : « J’ai aussi adoré l’accrobranche ! », précise-t-elle.
Sans oublier les sorties pour découvrir la région, l’équitation, les balades à vélo, et la soirée dansante pour clore le séjour. Des vacances bien différentes de d’habitude : « Quand on va en vacances en famille, c’est différent, explique Fatima. Mes frères sont petits, ils ne pensent pas comme moi. Là, j’étais avec une copine de ma classe et d’autres enfants et il y avait des animateurs qui avaient une mentalité d’enfant aussi, ils étaient super cools. » 1 200 bénévoles sont ainsi mobilisés par la confédération et ses partenaires pour coordonner les séjours et encadrer les jeunes sur le terrain.
« Mes meilleures vacances »
« Chacun d’entre nous sait à quel point les vacances font du bien, c’est pareil pour les enfants », résume Olivier Mathieu, président de la JPA Hauts-de-France, également bénévole pour l’encadrement des colonies. « Au sein d’un été de 8 semaines, ces séjours permettent de vivre un premier départ : un moment à soi privilégié pour couper avec la vie quotidienne. »
En 2018, sur les 3 millions d’enfants exclus du départ en vacances, 20 000 jeunes comme Fatima ont pu bénéficier d’une aide pour partir en séjour collectif grâce à Jeunesse au Plein Air. « Il faudrait que plein d’enfants y aillent aussi », estime Fatima. « Moi, ça a été les meilleures vacances de ma vie. »