À Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), des femmes misent sur la solidarité pour faire reculer la violence et les incivilités
L’association Femmes solidaires de Villeneuve-Saint-Georges et d’ailleurs (FSDVA) a été créée officiellement en 2014 – elle était déjà active depuis plus de deux ans –, dans un contexte de conflits violents qui opposaient de façon répétée des bandes de jeunes du quartier du Plateau à celles du quartier Nord à Villeneuve, et les Villeneuvois à d’autres jeunes de quartiers mitoyens de la commune voisine de Valenton. Une partie de population ressentait également un sentiment d’impuissance, voire de culpabilité, face à cet engrenage de la violence. Des mères de familles et quelques pères ont décidé de réagir. Ainsi est née l’association qui s’est donnée pour objectifs de restaurer le dialogue, promouvoir la tolérance et la solidarité, et dépasser les clivages pour vivre dans une ville « sans frontières ».
Quelques chiffres…
17,2% taux de chômage à Villeneuve-Saint-Georges
32,8% taux de pauvreté dans la commune
2,5K subvention de la fondation Transdev
Le projet
Résultats et impact
Au cours de l’été 2017 les jeunes et les familles ont été invités à une séance de cinéma en plein air, à l’issue de laquelle un photographe a réalisé une série d’images de leurs mains.
Deux des photos choisies par les habitants ont été retranscrites par un artiste sur un mur du quartier du Plateau, sous forme de d’une fresque que les résident(e)s ont colorié. L’œuvre représentant une chaîne de mains symbolise la solidarité retrouvée. Une autre fresque a été réalisée dans le centre commercial avec les jeunes qui y passent une grande partie de leur temps, également à partir de photos de leurs mains. Parallèlement, l’association a aménagé dans le local de la Maison pour tous, un espace cultuel composé d’un coin bibliothèque et d’un atelier d’initiation à l’informatique. Les fresques et le nouvel espace ont été inaugurés début à l’occasion d’une fête du quartier. Les « femmes solidaires » savent pourtant que leur combat est loin d’être fini. Des conflits opposent de nouveau des jeunes Villeneuvois à ceux de la commune voisine. C’est pourquoi elles s’efforcent de travailler de plus en plus avec les mères de Valenton.
Pourquoi la mobilité sociale ?
« Il y a quelques années les jeunes du Plateau ne pouvaient plus traverser le quartier Nord, et ceux du quartier Nord étaient interdits d’accès sur le Plateau. Les tensions étaient telles, qu’il était devenu impossible certains jours pour les familles de circuler dans les rues. L’association a été aussi créée pour appeler que l’espace public appartient à tout le monde. Comme nous sommes les mamans du quartier, nous avons été respectées et écoutées. »
« C’est par l’intermédiaire de Suzette Moinet, notre chargée de sécurité prévention présente quotidiennement dans ces quartiers, que j’ai connu l’association et ses initiatives remarquables. Nous sommes confrontés aux mêmes incivilités, c’est pourquoi nos actions se rejoignent et se complètent. Nous aidons les acteurs associatifs directement au travers de la Fondation, et indirectement en désenclavant les territoires. Tout comme le travail des associations facilite l’exercice de nos missions de service public. »