Lutter contre le gaspillage des ressources en donnant une seconde vie à des matériaux issus de chantiers, c'est le pari réussi des Valoristes Bourguignons.
Basée à Champforgeuil près de Chalon-sur-Saône, l’entreprise d’insertion, qui emploie des personnes en grande précarité grâce à des activités de récupération-recyclage de déchets, a ajouté une nouvelle corde à son arc avec l’ouverture en 2024 de la première matériauthèque de Saône-et-Loire.

Quelques chiffres…
40 salariés
392 tonnes de matériaux collectés en 2023
Le projet
Résultats et impact
L’espace de vente a ouvert ses portes début 2024, avec une surface de stockage de près de 1000 m² et un catalogue de produits comptant 4500 références proposées à des prix de 50 % à 70 % inférieurs aux tarifs pratiqués sur le marché classique. Au vu du développement rapide de l’activité, l’association prévoit d’embaucher une dizaine de nouveaux salariés sur trois ans. Les Valoristes sous-traitent des chantiers avec de grandes entreprises du BTP, des bailleurs sociaux comme l’OPAC de Saône-et-Loire, des collectivités locales telles que le Grand Chalon, qui mettent en place la dépose sélective sur des projets de démolition ou de réhabilitation. Côté revente de matériaux, la clientèle compte aussi beaucoup de particuliers et d’artisans. L’association s’est rapprochée d’un cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage et d’un bureau d’études et de conseil en économie circulaire pour créer un collectif, BATISENS, qui propose un service global dans le domaine du réemploi sur le territoire de la Saône-et-Loire et plus largement la Bourgogne Franche-Comté. Rattachés depuis 2023 au réseau de Cité Caritas, les Valoristes ont également commencé à essaimer en ouvrant un deuxième atelier chantier d’insertion dans le Vaucluse.

Pourquoi la mobilité sociale ?
« Le marché du réemploi dans le secteur du bâtiment est encore loin de la maturité. Les matériauthèques sont rares et les stocks insuffisants. Malgré les incitations législatives la filière n’est pas prête, ce qui limite les capacités à fournir. Je reste néanmoins très optimiste pour demain. Nos métiers vont devenir incontournables, et il y a dans notre région une vraie volonté d’avancer. Cela ne donne que plus de sens à notre projet social d’accompagnement vers l’emploi. »
« Les Valoristes remettent en selle des accidentés de la vie tout développant une activité bénéfique pour la planète. L’association réussit à allier ces deux dimensions dans un projet cohérent, pour lequel j’ai eu un véritable coup de cœur ! »
« C’est mon assistante sociale qui m’a fait rencontrer l’association. Je suis maman célibataire, restée longtemps sans travailler, et j’avais besoin de trouver un emploi en journée. J’ai beaucoup appris de mon passage chez les Valoristes, même si je fais aujourd’hui un métier très différent – je travaille comme aide à domicile avec un CDI à temps partiel. J’ai le sentiment d’être ressortie grandie, d’avoir retrouvé confiance en moi. J’ai aussi beaucoup appris des autres, de leurs parcours de vie. »
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