Jeudi 1er décembre, 7 h 30 du matin. Sur la plateforme logistique du Groupe Log’S, à Lesquin, près de Lille, le froid est mordant. Les caristes s’activent pour charger des dizaines de camions. Les heures de départ, impératives, s’affichent au-dessus des quais, distillant leur dose d’adrénaline aux équipes…
Avec le soutien de la Fondation Transdev, la Sauvegarde du Nord vient d’organiser ses premières « 48 heures pour l’emploi ». Une opération ambitieuse, capable de créer un déclic chez des personnes très éloignées du monde du travail.
Accueil VIP
Le directeur du site vient d’accueillir 4 personnes en recherche d’emploi, accompagnées de leur conseiller à l’insertion. Pendant une heure et demi, il leur fait découvrir les rudiments du métier, ou plutôt des métiers qui s’exercent ici. Horaires, qualifications, difficultés, organisation, salaire… il répond de bon gré à toutes les questions de ses visiteurs.
Une bonne partie des réponses est d’ailleurs sous leurs yeux. L’un d’eux, un jeune venu en râlant, se sent finalement attiré par cette activité fiévreuse. Il en serait presque surpris lui-même…
Mustapha Zebdi
« Un métier, ce sont des bruits, des odeurs, une ambiance… On est assis ou debout, rivé à un poste ou mobile, dehors ou dedans… analyse Mustapha Zebdi, directeur du dispositif insertion professionnelle et qualification à la Sauvegarde du Nord, une association qui intervient auprès des publics en difficultés depuis 1957. Les personnes que nous accompagnons peuvent être très éloignées du monde du travail. Elles n’en ont qu’une idée abstraite et souvent négative. Le contact avec la réalité peut éveiller, chez elles, l’intérêt ou l’envie : soudain, elles peuvent « s’y voir » ! »
Une expérience électrisante
Toute l’idée des 48 heures pour l’emploi, organisées pour la première fois cette année par la Sauvegarde du Nord, est là : provoquer un déclic chez ses participants en leur ouvrant, sur 2 jours, les portes de 4 entreprises ou centres de formation, de secteurs économiques très différents. Les 30 novembre et 1er décembre dernier, sur Valenciennes, Douai, Lens et la métropole lilloise, ils étaient 48 à vivre l’expérience, par équipe, dans une ambiance électrisante de rallye.
Des jeunes en décrochage scolaire ou sans qualification, des allocataires du RSA, des seniors en chômage de longue durée, des hommes, des femmes… Pour les accueillir, 28 partenaires s’étaient mobilisés, ayant souvent des postes à pourvoir.
Nouvelles perspectives
« Tous ceux qui étaient inscrits sont venus, ce qui est déjà formidable quand on connaît le parcours de vie de certains. Nous sommes en relation avec Vitamine T, une entreprise partenaire des « 48 heures ». Elle pourrait, demain, assurer pour nous de diverses missions. Dans ce cadre, certains participants se retrouveront peut-être dans nos bus. Ce serait encore plus formidable. »
« La graine a été plantée… »
« Nous formons en alternance à de nombreux métiers de l’industrie, notamment ceux de la mécanique et du métal, explique Christian Tomczak, responsable du recrutement de la formation professionnelle de l’ICAM, à Lille. Nous disposons de nos propres ateliers de production, où nos élèves travaillent pour de « vrais » clients. En soudure, nous pouvons délivrer en 3 mois une certification européenne, qui donne l’assurance d’avoir un travail. Il y a de l’embauche dans nos métiers, mais ils ne font pas rêver les jeunes. Une opération comme les 48 heures peut leur ouvrir les yeux. Ceux qui sont passés chez nous semblent avoir été agréablement surpris. La graine a été plantée : espérons qu’elle germera ! »
quelques chiffres clés
48 personnes présentes aux 2 journées
4 bassins d’emplois représentés
28 partenaires impliqués