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Le réseau des jeunes sans réseau

Éducation

Terminé

Pourquoi faire un stage au bazar du coin quand on rêve d’être conducteur de bus ou médecin ?

L’association et le site ViensVoirMonTaf ouvrent les portes des entreprises aux collégiens issus de milieux défavorisés en quête d’un stage vraiment enrichissant. Le premier contact avec la vie professionnelle est une étape cruciale dans le parcours des jeunes élèves qui vont devoir répondre à ces questions : « Les études, est-ce que c’est vraiment pour moi ? », « Devenir avocate ou journaliste, sage-femme ou architecte, chef étoilé ou ingénieur, est-ce vraiment possible ? » Cependant, pour les collégiens issus de milieux défavorisés, la recherche du stage « découverte de l’entreprise » obligatoire en 3ème est une vraie galère.

Quelques chiffres…

90% des élèves de REP vivant à moins de 10 km de Paris y viennent moins d’une fois par an

550 stages pourvus en deux ans grâce à Viens voir mon taf,

130K collégiens scolarisés dans le réseau d’éducation prioritaire sont en quête d’un stage chaque année

Le projet

Pourquoi ?

Trouver un stage stimulant quand on est élève de 3ème dans un collège en zone d’éducation prioritaire, c’est souvent mission impossible.

Comment ?

Viens mon taf met en relation les entreprises et les jeunes dépourvus de réseau familial, pour offrir à ces derniers le stage de leurs rêves. Des stages garantis « sans piston ».

Quel dispositif ?

Ce sera la plupart du temps un choix par défaut, un « stage-kebab » ou un « stage-je-range-des-cartons ». Et donc un premier contact négatif avec le monde du travail, qui bien souvent ne leur donnera même pas l’occasion de sortir de leur quartier. L’association ViensVoirMonTaf, née en 2015 à Paris, a décidé de bousculer les choses, en entrouvrant les portes des entreprises à ces jeunes sans contact ni piston. Comme souvent, tout est parti d’une idée aussi simple que lumineuse : une enseignante de collège et deux journalistes ont décidé de sortir leurs carnets d’adresses. De casser les barrières et les a priori en proposant aux élèves des établissements du réseau d’éducation prioritaire des stages stimulant. A l’âge numérique, la solution a pris naturellement la forme d’un site web interactif qui met en relation des professionnels volontaires et des collégiens motivés.

Résultats et impact

Le site viensvoirmontaf.fr a été lancé en septembre 2015. Au côté d’autres partenaires, la Fondation Transdev a contribué à financer le développement du site, le poste de salarié à plein temps recruté par l’association, ainsi que des actions de communication pour étoffer les offres de stages, faire connaître le réseau aux élèves et aux 1 089 établissements du réseau d’éducation prioritaire en France.

La plateforme Web propose des offres de stages de 5 jours auxquelles les élèves peuvent postuler personnellement et directement. Chaque candidature est motivée, et chaque stage est proposé par un professionnel qui a fait le choix de recevoir un jeune venant issu d’un milieu défavorisé. Tout se passe en ligne, tout est fait pour faciliter les rencontres, ainsi que la découverte par les élèves de métiers dont ils ne soupçonnent souvent pas l’existence. Ce qui est aussi une façon de valoriser des métiers méconnus. Grâce à la mobilisation croissante de bénévoles, l’initiative qui a démarré à Paris et dans sa région s’est étendue rapidement à d’autres agglomérations en France, dont Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Strasbourg et Rennes. À terme, ViensVoirMonTaf a l’ambition de proposer des stages dans l’ensemble du territoire national. L’association qui s’est appuyée jusqu’ici sur les médias et le bouche-à-oreille, souhaite pour cela développer des partenariats avec des collèges.

Pourquoi la mobilité sociale ?

Mélanie Taravant, journaliste, co-fondatrice de Viens voir mon taf

« L’idée est née après les attentats de Charlie en janvier 2015. Nous nous sommes dit qu’il fallait réagir, ne pas laisser les fractures s’aggraver dans la société en restant les bras croisés. Et nous avons utilisé les moyens dont nous disposions pour agir concrètement, immédiatement : nos réseaux relationnels, en comptant sur l’effet papillon pour élargir de plus en plus la portée de notre action. Nous projetons aujourd’hui de développer une application mobile afin de rendre la démarche encore plus naturelle pour les jeunes. »

Béatrice Jung, Directrice RSE Groupe Transdev, marraine de la Fondation Transdev

« Je me souviens très bien de ma première rencontre avec les trois fondatrices de l’association. J’ai été immédiatement conquise par leur initiative qui vise à lever les barrières : barrières entre quartiers de banlieues et centres-villes, entre populations défavorisées et catégories socio-professionnels mieux loties, mais aussi entre générations. C’est un projet enthousiasmant et totalement en phase avec les missions de Transdev et de sa Fondation, pour une société plus inclusive. »

Pour aller plus loin…

ViensVoirMonTaf

9 rue des Halles
75001 Paris
Contact@viensvoirmontaf.fr